Quand les jambes parlent, les zéros s’alignent. Dans le peloton, la rivalité entre Jonas Vingegaard et Tadej Pogacar ne se limite pas aux cols du Tour de France. Elle se joue aussi dans les coulisses, là où les contrats se négocient à coups de millions. Et à ce petit jeu, le Slovène mène la danse.
Deux champions, trois Tours chacun… mais un écart salarial bien réel
On pourrait croire que leurs performances se valent. Vingegaard a remporté le Tour en 2022 et 2023, Pogacar en 2020, 2021 et 2024 (et c’est bien partit pour l’édition 2025 qui prendra fin ce dimanche 27 juillet). Pourtant, côté rémunération, le fossé est bien réel.
- Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) touche environ 8,3 millions d’euros par an.
- Jonas Vingegaard (Visma–Lease a Bike) perçoit environ 4,02 millions d’euros annuels.
Autrement dit, « le Slovène joue dans une autre catégorie », malgré des résultats parfois équivalents. Ce différentiel s’explique par plusieurs facteurs, que nous allons décortiquer.
Pogacar : le cycliste devenu marque
Il faut bien le reconnaître : Pogacar est le visage du cyclisme moderne. Charismatique, médiatisé, multilingue, il incarne une nouvelle génération de coureurs capables de séduire autant les sponsors que les fans.
Son contrat, prolongé jusqu’en 2030, inclut une clause libératoire de 200 millions d’euros. En plus de son salaire fixe, il bénéficie de :
- Primes de victoire (jusqu’à 500 000 € pour le Tour de France)
- Contrats de sponsoring personnel (montres, nutrition, équipement)
- Bonus internes à l’équipe, liés aux performances
Bref, « il ne pédale pas pour des cacahuètes », et son image vaut de l’or.
Vingegaard : un salaire solide, mais plus discret
Le Danois, sous contrat jusqu’en 2027, est le coureur le mieux payé de son équipe. Son salaire, estimé à 4,02 millions d’euros, reflète ses deux victoires sur le Tour et sa régularité. Mais il reste en retrait sur le plan commercial.
Pourquoi ?
- Moins de présence médiatique : Vingegaard est réservé, peu actif sur les réseaux.
- Moins de diversification des revenus : peu de partenariats personnels connus.
- Une équipe au budget plus limité : Visma–Lease a Bike ne peut rivaliser avec UAE Emirates.
Cela dit, « il fait le job, sans fanfare », et ses performances pourraient justifier une revalorisation future.
Le cyclisme, un sport à deux vitesses… salariales
Ces écarts illustrent une réalité plus large. En 2025, le salaire moyen d’un coureur WorldTour est estimé à 500 000 € par an. Mais seuls une poignée d’élus dépassent le million. Pogacar, lui, écrase la concurrence.
| Coureur | Équipe | Salaire annuel estimé | Fin de contrat | Clause libératoire |
|---|---|---|---|---|
| Tadej Pogacar | UAE Team Emirates | 8,3 millions € | 2030 | 200 millions € |
| Jonas Vingegaard | Visma–Lease a Bike | 4,02 millions € | 2027 | Non communiquée |
En conclusion : deux champions, deux mondes
« À chacun son terrain de jeu ». Pogacar domine les chiffres, Vingegaard les cols. Mais dans un sport où l’économie prend de plus en plus de place, la capacité à séduire les sponsors devient presque aussi cruciale que celle de grimper le Ventoux.
Et comme le dit si bien un vieux routier du peloton : « Ce n’est pas toujours le plus fort qui gagne, c’est celui qui sait se vendre. »
