Quelles sont les voyelles en arabe (tout sur les voyelles en arabe)

Lorsqu’on se frotte à la langue arabe, on réalise vite qu’elle joue une partition toute particulière : ses “voyelles” ne ressemblent pas à celles que nous connaissons en français. Entre signes diacritiques, lettres allongées et subtilités de prononciation, la question peut sembler ardue. Pourtant, à tout prendre, comprendre la vocalisation arabe, c’est mettre les points sur les i et poser les bases d’une maîtrise solide — et, accessoirement, éviter bien des contresens.

Les voyelles courtes : fatha, kasra et damma

Il va de soi : les voyelles courtes ne s’écrivent pas comme chez nous. Elles sont indiquées par trois petits signes au-dessus ou en-dessous de la lettre :

Le fatha ( َ )

  • Se place au-dessus d’une consonne.
  • Prononciation : “a” bref, comme dans « cat » en anglais.
  • Exemple : كَـ (ka–), بَـ (ba–).

Le kasra ( ِ )

  • Se place sous la consonne.
  • Prononciation : “i” bref, proche de « sit ».
  • Exemple : كِـ (ki–), بِـ (bi–).

Le damma ( ُ )

  • S’inscrit au-dessus de la lettre, en forme de petite virgule.
  • Prononciation : “ou” bref, à mi-chemin entre « put » et « boot ».
  • Exemple : كُـ (ku–), بُـ (bu–).

En l’absence de l’un de ces signes, la consonne reste inaccentuée ; c’est le fameux sukūn ( ْ ), indiquant l’absence de voyelle — qu’on rencontre notamment dans les mots composés ou à la fin des vers de poésie. Pour ainsi dire, le sukun agit comme un « silence » vocal : un point en suspension.

Les voyelles longues : alif, wāw et yā’

Au même titre que le français utilise des graphies spécifiques pour prolonger les voyelles, l’arabe recourt à trois véritables lettres :

  1. L’alif (ا)
    • Allonge le “a” : tālik → tāālī.
    • Souvent précédée d’un fatha.
    • Exemple : رام (Rām), où le son /ā/ s’étire sur deux temps.
  2. Le wāw (و)
    • Allonge le “ou” : soum → sōm.
    • Porte parfois un damma quand il sert de consonne.
    • Exemple : نور (nūr), “lumière”.
  3. Le yā’ (ي)
    • Allonge le “i” : kitābī → kitābīī ».
    • Porte parfois un kasra s’il est consonantique.
    • Exemple : بيت (bayt), “maison”.

Au bout du compte, ces voyelles longues peuvent représenter le double de durée par rapport aux voyelles brèves — un détail de tempo qui change tout le sens d’un mot !

Le tanwīn : double fatha, double kasra, double damma

Sans doute l’un des plus beaux casse-têtes pour le néophyte : le tanwīn, ou nunation, qui consiste à ajouter une seconde voyelle brève en fin de mot pour exprimer l’indétermination :

  • Tanwīn al-fath (ً ) : son /an/ (comme dans « banc »).
  • Tanwīn al-kasr (ٍ ) : son /in/ (légèrement nasal).
  • Tanwīn ad-damm (ٌ ) : son /un/ (nasal) – à rapprocher du « un » français.

Par exemple, « كتابٌ » (kitābun) signifie littéralement “un livre” ; ajoutez un « ال » et le tour est joué : « الكتابُ » (al-kitābu), “le livre”. Le tanwīn, c’est la petite cerise sur le gâteau grammatical : essentiel pour tout élève soucieux de tirer son épingle du jeu aux examens.

Transcription et typographie : un vrai numéro d’équilibriste

Entre nous, transcrire l’arabe en lettres latines tient parfois de la haute voltige :

  • “ay” pour يَ, “aw” pour وَ, “ā” ou “aa” pour un alif long…
  • Ajoutez à cela des apostrophes pour la hamza (ء) ou des tirets cadratains pour marquer les liaisons — et vous voilà plongé dans un maelström de conventions !

Point d’escarmouche, cependant : choisissez une norme (DIN 31635, ALA-LC ou ISO 233) et tenez-vous-y. Au moindre doute, rien ne vaut un bon vieux dictionnaire arabe-français ou un site spécialisé pour vérifier la voyelle au millimètre près.

Conseils pratiques pour maîtriser la vocalisation

  1. Pratiquez à haute voix — Rien ne vaut l’oral : enregistrez-vous, repassez sur vos erreurs.
  2. Mémorisez les patrons — Chaque groupe de verbes ou de noms obéit à des modèles fixes.
  3. Utilisez les supports vocalisés — Livres pour débutants, Coran à tajwīd, manuels scolaires…
  4. Faites-vous corriger — Aucun progrès sans retour d’un locuteur natif, d’un professeur ou d’un tuteur en ligne.

Au fil du temps, vous verrez que chaque voyelle, courte ou longue, devient une amie fidèle : on finit par la sentir, la deviner, l’anticiper.

Conclusion

En un mot, les voyelles en arabe — qu’elles soient éphémères signes diacritiques ou lettres d’allongement — constituent l’âme même de la prononciation et de la compréhension. Il va sans dire qu’une bonne maîtrise de la vocalisation vous ouvre grand les portes de la langue, de la poésie classique aux conversations du quotidien. À vous, désormais, de prendre le taureau par les cornes : enchaînez fatha, kasra, damma — et n’hésitez pas à jouer de l’alif, du wāw et du yā’ pour faire sonner l’arabe à votre guise !

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