On l’a tous entendu au détour d’une conversation : « Il est toujours par monts et par vaux ! » Et là, petit blanc. On sourit poliment, on hoche la tête… mais au fond, on se demande : qu’est-ce que ça veut dire exactement ? Est-ce que ça s’utilise encore ? Et surtout, comment l’intégrer dans son propre langage sans passer pour un personnage de roman du XIXe siècle ?
1. « Par monts et par vaux » : une expression qui voyage loin
Ce que ça veut dire, concrètement: Dans les faits, cette locution signifie « partout », ou plus précisément « dans tous les sens », « en vadrouille », « en déplacement constant ». Elle est utilisée pour décrire quelqu’un qui bouge beaucoup, qui ne tient pas en place, qui sillonne les routes, les villes, les pays… bref, qui ne reste jamais longtemps au même endroit.
D’où ça vient ? L’expression remonte au XVe siècle. Le mot « vaux » est le pluriel de « vau », une ancienne forme de « val », autrement dit « vallée ». Donc, littéralement, « par monts et par vaux » signifie « à travers montagnes et vallées ». Une image poétique pour dire qu’on traverse tout, qu’on va partout — et parfois même sans but précis.
Comment l’utiliser sans se tromper ? Elle s’emploie avec des verbes de mouvement : aller, voyager, se promener, être… Exemples : – Il est toujours par monts et par vaux, impossible de le joindre. – Elle a parcouru l’Asie par monts et par vaux pendant deux ans. – Mon boulot m’amène par monts et par vaux, je ne suis jamais au bureau.
À cet égard, c’est une expression qui fonctionne aussi bien à l’oral qu’à l’écrit, pourvu qu’on reste dans un registre un peu soutenu ou imagé.
2. Synonymes et équivalents : pour varier les plaisirs
Des alternatives françaises qui font le job En pratique, si vous voulez dire la même chose sans utiliser « par monts et par vaux », vous pouvez opter pour : – être en vadrouille – courir partout – être toujours sur la route – ne pas tenir en place – bourlinguer (plus familier) – sillonner le pays / le monde
Traductions dans d’autres langues En parallèle, voici quelques équivalents dans d’autres langues — utiles si vous écrivez ou parlez dans un contexte multilingue : – Anglais : over hill and dale ou up hill and down dale – Espagnol : por tierra y por mar ou de la ceca a la meca – Italien : per mari e monti – Allemand : über Berg und Tal – Néerlandais : over berg en dal
Ces expressions traduisent toutes l’idée d’un déplacement étendu, souvent sans limite géographique.
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3. Quand et pourquoi l’utiliser : le bon moment, le bon effet
Dans quel cadre ça fonctionne ? Sur le plan stylistique, cette expression est idéale pour : – raconter un voyage ou une aventure – décrire une personne très active ou nomade – évoquer un quotidien mouvementé – donner une touche poétique ou littéraire à un récit
Par exemple, dans un article de blog sur un tour du monde, elle peut servir à introduire une anecdote. Dans un roman, elle peut caractériser un personnage insaisissable. Et dans une conversation, elle peut simplement remplacer un banal « il bouge beaucoup ».
À condition que le contexte soit clair, elle ajoute une nuance élégante, presque nostalgique. Mais attention : à moins que vous ne soyez dans un cadre formel ou créatif, évitez de l’utiliser à tout bout de champ.
4. Les pièges à éviter : subtilités et faux amis
Ce qu’il ne faut pas faire – Ne pas confondre avec « par monts et vaux » : cette forme existe, mais elle est désuète. – Ne pas l’utiliser pour parler d’un déplacement ponctuel : elle implique une certaine régularité ou intensité. – Ne pas l’employer dans un contexte trop familier ou technique : elle risquerait de sonner faux.
En théorie, elle peut s’adapter à plusieurs registres, mais en réalité, elle fonctionne mieux dans un cadre narratif ou descriptif. Tant que vous gardez ça en tête, vous êtes tranquille.
Petite astuce Pour que ça passe crème, glissez-la dans une phrase avec un verbe d’action et un complément de lieu. Exemple : « Il a sillonné les routes de Bretagne par monts et par vaux, à la recherche des meilleurs spots de surf. »
5. Comment l’intégrer dans son vocabulaire sans forcer
Des phrases toutes prêtes à réutiliser – « Depuis qu’il est à la retraite, il va par monts et par vaux avec son camping-car. » – « Elle est toujours par monts et par vaux, entre ses rendez-vous pro et ses week-ends rando. » – « Mon boulot m’amène par monts et par vaux, je ne sais jamais où je serai la semaine suivante. »
En dépit de son ancienneté, cette expression reste vivace — pourvu qu’on l’utilise avec parcimonie. Elle peut même devenir un petit clin d’œil complice dans une conversation, comme si on faisait un pas de côté stylistique.
6. Bonus : pour les amateurs de style et de poésie
Un petit détour par la littérature À l’instar de nombreuses expressions françaises, « par monts et par vaux » a été utilisée dans des textes célèbres. On la retrouve notamment chez Raymond Queneau ou dans des poèmes évoquant le voyage, la nature, le mouvement.
Le cas échéant, elle peut même servir à enrichir une chanson, une lettre, ou un discours. Et puis, soyons honnêtes : ça a quand même plus de gueule que « je bouge beaucoup », non ?
Pour faire court, c’est une expression qui donne du relief à votre langage. Elle évoque l’aventure, le mouvement, la liberté. Et ça, ça ne se démode pas.
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En fin de compte, « par monts et par vaux » n’est pas juste une tournure ancienne qu’on ressort pour briller en société. C’est une expression vivante, utile, et pleine de charme — à condition de savoir quand et comment l’utiliser. À l’issue de cet article, vous avez toutes les clés pour l’intégrer dans vos écrits, vos conversations, ou même vos posts sur les réseaux (oui, ça marche aussi là).
Alors, prêt à partir par monts et par vaux… linguistiquement parlant ?