Introduction
À première vue, on pourrait croire que les infox sont un produit des réseaux sociaux. Faux. Elles existaient déjà bien avant Internet, mais le numérique a multiplié leur vitesse de propagation par mille. Le terme est aujourd’hui ancré dans notre vocabulaire pour désigner ces fausses informations fabriquées et diffusées volontairement. Mais comment est-il né ? Et surtout, quelles infox ont marqué l’histoire ?
Voyons ensemble ce qu’il en est vraiment et comment éviter de tomber dans le panneau.
1. Origine et formation du mot “infox”
Ce qu’on croit : Le mot “infox” est un simple anglicisme traduit de “fake news”.
Ce qui se passe vraiment : « Infox » est un mot-valise formé à partir de « information » et « intoxication ». Il a été officiellement recommandé par la Commission d’enrichissement de la langue française et publié au Journal officiel en 2018. Ce choix visait à remplacer l’anglicisme “fake news” par un terme clair, bref et francophone, décrivant mieux la dimension de manipulation volontaire.
Notre conseil :
- Employer « infox » surtout dans les contextes officiels ou éducatifs.
- Préciser que cela désigne une fausse information volontaire, non une simple erreur.
2. Les infox ne datent pas d’hier
Ce qu’on croit : Les infox sont apparues avec Facebook et Twitter. C’est faux
Ce qui s’est vraiment passé : Bien avant Internet, les rumeurs et fausses nouvelles circulaient déjà. Exemples d’infox anciennes:
- Les Protocoles des Sages de Sion (début XXe siècle) : faux document antisémite diffusé à grande échelle.
- Charnier de Timisoara (1989) : fausses images de massacre utilisées pour choquer l’opinion internationale.
Ce qu’il faut faire :
- Rappeler que la désinformation est ancienne, mais amplifiée aujourd’hui.
- Vérifier les faits, même pour des événements historiques.
3. Quand les médias traditionnels tombent dans le piège
Ce qu’on croit : Les grands médias ne se font pas piéger par des infox.
Ce qui se passe vraiment : Même des rédactions sérieuses ont relayé des fausses nouvelles. Exemples d’infox relayées par les médias grand public :
- La Guerre des Mondes à la radio (1938) : certains auditeurs ont cru à une invasion extraterrestre.
- Arbres à spaghettis de la BBC (1957) : poisson d’avril pris au sérieux.
Ce qu’il faut faire :
- Croiser les informations, même si elles viennent de médias réputés.
- Chercher la source originale et vérifier la date.
4. Les infox à usage politique
Ce qu’on croit : Les infox sont surtout des blagues inoffensives.
Ce qui se passe vraiment : Elles peuvent servir à manipuler des votes, justifier des conflits ou salir un adversaire. Exemples d’infox politique:
- Armes de destruction massive en Irak (2003).
- Pizzagate (2016).
Ce qu’il faut faire :
- Redoubler de vigilance en période électorale ou de crise.
- Consulter des médias de tendances variées pour élargir la perspective.
5. Les infox scientifiques et sanitaires
Ce qu’on croit : La science est protégée contre les fausses informations.
Ce qui se passe vraiment : Le grand public ayant peu de connaissances techniques, la science est un terrain propice. Exemples d’infox sanitaires :
- Rumeur du KGB sur le sida créé par les États-Unis (années 1980).
- Théories des “chemtrails”.
Ce qu’il faut faire :
- Se baser sur des sources scientifiques reconnues (OMS, revues spécialisées).
- Vérifier si une info repose sur un consensus ou sur des affirmations isolées.
6. Les pièges psychologiques qui nous rendent vulnérables
Ce qu’on croit : Être cultivé suffit à éviter les infox.
Ce qui se passe vraiment : Des mécanismes mentaux favorisent leur diffusion :
- Biais de confirmation : on privilégie ce qui conforte nos croyances.
- Effet de répétition : une info semble vraie à force d’être répétée.
- Appel à l’émotion : la colère, la peur ou l’indignation poussent à partager.
Ce qu’il faut faire :
- Faire une pause avant de partager une info qui éveille une forte émotion.
- Se demander qui pourrait bénéficier de sa diffusion.
Tableau récapitulatif
| Idée reçue (Ce qu’on croit) | Conseil utile (Ce qu’il faut faire) |
|---|---|
| Utiliser le terme français officiel et en expliquer le sens. | |
| Se rappeler qu’elles existent depuis longtemps. | |
| Toujours recouper les sources. | |
| Être vigilant en contexte électoral ou de crise. | |
| Vérifier auprès de sources scientifiques fiables. | |
| Connaître et reconnaître ses biais cognitifs. |
Conclusion
En fin de compte, appliquer ces réflexes simples permet de réduire considérablement les risques de se faire manipuler. Les infox ne sont pas seulement des anecdotes : elles peuvent orienter des décisions collectives et influencer l’Histoire. Ce qu’on croit souvent vrai ne résiste pas aux faits — et c’est tant mieux pour progresser.