« Et patati et patata »: usages – variantes – synonymes – pièges

On l’a tous entendu, on l’a tous ou presque dit — parfois sans trop savoir pourquoi. « Et patati et patata », c’est un peu le joker verbal qu’on dégaine quand on veut clore une liste interminable ou se moquer gentiment d’un discours trop bavard. Et si on arrêtait de l’utiliser à tort et à travers ?

1. « Et patati et patata » : qu’est-ce que ça veut vraiment dire ?

→ Une expression familière, un brin moqueuse, qui mime le bavardage ou les propos sans intérêt.

Dans les faits, « et patati et patata » est une locution onomatopéique(oui je sais mais garde lol) apparue au XVIIIe siècle. Elle évoque un flot de paroles souvent jugé inutile, redondant ou creux. En pratique, elle sert à résumer ou éluder une énumération trop longue — mais avec une touche ironique.

Par exemple :

« Il m’a raconté sa journée, ses collègues, ses problèmes de voiture, et patati et patata… »

Sur le plan stylistique, elle se rapproche de « bla bla bla », mais avec une musicalité plus française, plus théâtrale. Elle peut aussi marquer une certaine lassitude ou un agacement discret — comme si on disait : « Oui bon, on a compris, pas la peine d’en rajouter. »

À cet égard, attention à ne pas l’utiliser dans des contextes trop formels ou professionnels. Elle reste une expression de registre familier, voire populaire.

2. Variantes et déclinaisons : comment ça se transforme ?

→ Oui, il existe des variantes… et certaines sont franchement cocasses.

En l’occurrence, la forme la plus répandue reste « et patati et patata ». Mais on croise aussi :

  • « patati patata » (sans le « et »)
  • « et patati, patata » (avec une virgule pour rythmer)
  • « patati, patata » (plus elliptique)
  • Et même des formes plus rares comme « et patati, et patala » ou « patatipatala » (si, si, ça existe — Proust l’a même utilisé !)

Dans la mesure où ces variantes jouent sur le rythme et l’effet sonore, elles sont souvent utilisées à l’oral, pour ponctuer une tirade ou imiter quelqu’un qui parle trop. Tant que le ton reste léger, elles passent crème. Mais à condition que le contexte s’y prête.

En pratique, mieux vaut éviter les formes trop exotiques dans un écrit — sauf si vous cherchez un effet comique ou caricatural.

3. Synonymes et équivalents : que dire à la place ?

→ Pour varier les plaisirs (et éviter la répétition), voici quelques alternatives bien senties.

Notamment :

  • « Et ainsi de suite » → plus neutre, plus académique
  • « Et j’en passe » → un peu plus sec, mais efficace
  • « Etc. » → classique, mais parfois trop froid
  • « Et tout le tralala » → plus imagé, plus familier
  • « Et compagnie » → passe-partout, mais attention au ton
  • « Et tout le tintouin » → très expressif, mais à manier avec humour

À l’instar de « et patati et patata », ces expressions permettent de clore une énumération ou de signaler qu’on ne va pas tout détailler. Mais chacune a sa couleur, son registre, son implication.

Par exemple, dire « et tout le tralala » peut suggérer une certaine exaspération ou un jugement implicite. Tandis que « et ainsi de suite » reste plus neutre, plus distant.

Pour autant que vous souhaitiez rester dans un ton complice, « et tout le tintouin » ou « et j’en passe » peuvent faire mouche — à condition de ne pas en abuser.

4. Les pièges à éviter : quand ça sonne faux ou maladroit

→ Trop, c’est trop. Et mal placé, c’est gênant.

Dans le cadre d’un discours professionnel, d’un mail formel ou d’un exposé académique, utiliser « et patati et patata » peut faire tache. En réalité, cette expression est perçue comme trop familière, voire désinvolte.

Autre écueil : l’utiliser sans que le contexte le justifie. Par exemple, dans une phrase sérieuse ou émotionnelle, elle peut casser le ton :

« Elle m’a parlé de sa maladie, de ses traitements, et patati et patata… » → Ici, ça sonne déplacé, voire irrespectueux.

De même, attention à ne pas l’utiliser comme simple remplissage. Si vous ne savez pas quoi dire, mieux vaut faire une pause ou reformuler que de balancer un « et patati et patata » à tout va.

Enfin, le cas échéant, évitez de l’écrire dans un CV, une lettre de motivation ou un rapport. Ce n’est pas une faute, mais ça peut être mal perçu.

5. Comment bien l’utiliser : les bons réflexes

→ Pour que ça fasse mouche, il faut le bon dosage, le bon moment, le bon ton.

En théorie, « et patati et patata » fonctionne bien :

  • À l’oral, dans une conversation détendue
  • Pour imiter quelqu’un qui parle trop
  • Pour clore une liste sans intérêt
  • Pour marquer une certaine ironie ou lassitude

En pratique, voici quelques exemples qui marchent :

« Il m’a encore raconté ses exploits au golf, ses rendez-vous, ses projets, et patati et patata… » → Ici, on sent l’agacement léger, mais complice.

« Elle m’a fait tout un laïus sur ses vacances, ses enfants, ses problèmes de wifi, et patati et patata. » → On comprend que le discours était long, sans intérêt.

« Tu sais comment il est : toujours à parler de ses réussites, ses contacts, ses ambitions, et patati et patata. » → L’expression souligne le côté verbeux du personnage.

Pour autant, il faut éviter de l’utiliser comme un tic de langage. Au fil du temps, ça peut lasser ou décrédibiliser votre propos.

6. Bonus : détourner l’expression avec style

→ Et si on jouait avec pour créer des effets comiques ou stylistiques ?

Dorénavant, certains auteurs ou humoristes s’amusent à détourner « et patati et patata » pour créer des effets de style. Par exemple :

  • En l’utilisant comme refrain dans un sketch
  • En le transformant en nom commun : « tout le patati »
  • En le combinant avec d’autres onomatopées : « et patati, et patata, et tralala »

À tort ou à raison, ces usages montrent que la langue évolue — et que les expressions prennent parfois des chemins inattendus.

Pour faire court, si vous aimez jouer avec les mots, « et patati et patata » peut devenir un outil de style. Mais à condition de le manier avec finesse.

En fin de compte : que retenir ?

→ Une expression savoureuse, mais à manier avec doigté.

« Et patati et patata », c’est un peu comme le persil dans une sauce : ça relève le goût, mais faut pas en mettre partout. Elle permet de clore, d’alléger, de moquer — mais elle peut aussi alourdir ou détonner si mal utilisée.

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