C’est fou comme trois petits mots peuvent semer la pagaille dans une phrase. “En tous les cas” — ça a l’air simple, presque banal, et pourtant, il suffit d’un léger glissement pour que le sens dérape ou que le registre sonne faux. On croit maîtriser, mais dans les faits, on se retrouve à hésiter : faut-il dire “en tous les cas” ou “dans tous les cas” ? Est-ce soutenu, familier, passe-partout ? Et surtout : est-ce que ça fait sens dans ce qu’on écrit ou dit ?
Allons-y avec des exemples concrets !
1. “En tous les cas” ou “dans tous les cas” ? — Le match des variantes
Ce qu’il faut retenir : Les deux tournures sont correctes, mais elles ne jouent pas tout à fait dans le même registre.
- “En tous les cas” est plus soutenu, voire un peu vieilli. On le croise souvent dans des textes formels ou dans des dialogues un brin théâtraux.
- “Dans tous les cas” est plus courant, plus moderne, et passe mieux à l’oral comme à l’écrit.
En pratique, si vous rédigez un mail pro, un article ou même un message à un collègue, “dans tous les cas” sera plus naturel. À moins que vous ne visiez un effet de style ou une touche d’élégance, auquel cas “en tous les cas” peut faire mouche — pourvu que le reste du texte suive le ton.
💡 Exemple concret :
- “En tous les cas, nous vous remercions pour votre confiance.” → ton formel, presque cérémonieux.
- “Dans tous les cas, on reste dispo si besoin.” → ton direct, fluide, adapté à un échange quotidien.
À cet égard, mieux vaut choisir selon le contexte et le public visé. Tant que l’intention est claire, le mot juste suivra.
2. Synonymes utiles — Pour varier sans se perdre
Ce qu’il faut retenir : Plutôt que de répéter “dans tous les cas” à chaque paragraphe, on peut piocher dans une palette de synonymes qui font le job — à condition de bien les doser.
Voici quelques alternatives efficaces :
- “Quoi qu’il en soit” → légèrement plus soutenu, mais très fluide.
- “De toute façon” → plus familier, parfait pour l’oral ou les textes détendus.
- “Toujours est-il que” → un brin littéraire, mais utile pour relancer une idée.
- “En définitive” → pour conclure ou synthétiser.
- “Au final” → passe-partout, mais à utiliser avec parcimonie.
💡 Exemple concret :
- “Quoi qu’il en soit, le projet avance.”
- “De toute façon, on n’avait pas le choix.”
- “Toujours est-il que la réunion est maintenue.”
Sur le plan stylistique, alterner ces expressions permet d’éviter les redites et de garder le lecteur éveillé. Pour autant que le ton reste cohérent, on peut jongler sans crainte.
3. Les pièges à éviter — Ces faux amis qui nous font trébucher
Ce qu’il faut retenir : Certains usages sont tentants… mais trompeurs. Voici les principaux pièges à contourner :
- ❌ “En tout cas” ≠ “En tous les cas” Même si les deux se ressemblent, “en tout cas” est plus direct, plus oral. Il exprime une certitude ou une insistance. → “En tout cas, moi je n’y vais pas.” → “En tous les cas, la décision est prise.” Dans la mesure où le sens change subtilement, mieux vaut ne pas les interchanger à la légère.
- ❌ “Dans tous les cas de figure” → trop lourd Cette expression est correcte, mais souvent trop pompeuse. À moins que vous ne rédigiez un rapport juridique, préférez “dans tous les cas” tout court.
- ❌ “Dans tous les cas, sauf un” → contradiction Si vous excluez un cas, ce n’est plus “tous les cas”. À tort ou à raison, cette formulation crée une confusion. Mieux vaut dire “dans la plupart des cas” ou “dans presque tous les cas”.
💡 Astuce : Relisez vos phrases à voix haute. Si ça sonne bizarre, il y a probablement un piège. En parallèle, gardez en tête que la simplicité est souvent la meilleure alliée du style.
4. Comment bien l’utiliser à l’écrit — Le bon dosage
Ce qu’il faut retenir : À l’écrit, “en tous les cas” peut vite devenir redondant ou artificiel. Pour éviter ça :
- Variez les formulations (cf. point 2).
- Utilisez-le pour marquer une transition ou une synthèse.
- Évitez de le placer en début de chaque paragraphe — ça fatigue le lecteur.
💡 Exemple concret :
- Mauvais : “En tous les cas, le budget est validé. En tous les cas, les équipes sont prêtes.”
- Meilleur : “Le budget est validé. Quoi qu’il en soit, les équipes sont prêtes.”
Dorénavant, pensez à l’utiliser comme un outil de rythme, pas comme une béquille. Au fil du temps, vous verrez que votre style s’affine naturellement.
5. À l’oral — Fluidité et naturel avant tout
Ce qu’il faut retenir : À l’oral, on privilégie la spontanéité. “En tous les cas” peut paraître trop formel ou figé. Préférez :
- “En tout cas” → plus courant, plus vivant.
- “De toute façon” → très utilisé, mais attention à ne pas en abuser.
- “Bref” → utile pour conclure ou relancer.
💡 Exemple concret :
- “En tout cas, c’est clair.”
- “De toute façon, on n’a pas le choix.”
- “Bref, on avance.”
En pratique, tant que le ton reste naturel, le mot juste vient tout seul. Pourvu que vous soyez à l’aise, le reste suivra.
6. Bonus : expressions figées à connaître — Pour enrichir son style
👉 Ce qu’il faut retenir : Certaines tournures peuvent remplacer ou compléter “en tous les cas” tout en ajoutant du relief à vos phrases :
- “Il va sans dire que…”
- “Cela dit…”
- “Toujours est-il que…”
- “Force est de constater que…”
- “N’en déplaise à…”
- “C’est dire si…”
- “Autant dire que…”
💡 Exemple concret :
- “Il va sans dire que le projet est prioritaire.”
- “Cela dit, on reste vigilants.”
- “C’est dire si le sujet est sensible.”
🟩 Au final, ce qu’on retient :
- “Dans tous les cas” est plus moderne et passe-partout.
- “En tous les cas” est plus soutenu, à utiliser avec style.
- Les synonymes sont vos alliés pour varier sans lasser.
- Les pièges sont nombreux, mais faciles à éviter avec un peu d’attention.