Le terme « parallélisme » évoque d’emblée la géométrie, avec ses droites qui ne se croisent jamais et qui s’étirent, à l’infini, côte à côte. Pourtant, vous vous en doutez, ce mot glisse bien au-delà des instruments de mathématiques : il s’immisce dans la langue, dans l’informatique, dans la peinture, dans la réflexion philosophique… Bref, il se fait caméléon et prend mille visages ! Dans cet article, je vous propose de dresser un panorama exhaustif des contextes où l’on emploie « parallélisme », histoire de tirer son épingle du jeu et de maîtriser ce concept à toutes fins utiles.
En géométrie : la source première
Naturellement, c’est dans les cours de maths que l’on rencontre « parallélisme » pour la première fois : deux droites coplanaires qui ne se rencontrent jamais, peu importe jusqu’où on les prolonge — voilà la définition canonique. Au lycée, on dessine ces fameuses droites avec une règle et un équerre, et on apprend à démontrer leurs propriétés. Mais attention : derrière cette simplicité se cache un champ d’applications colossal, de la construction de bâtiments (pour que murs et plafonds ne s’effondrent pas façon château de cartes) jusqu’à l’arpentage de terrains en topographie.
En linguistique : le parallélisme syntaxique
Au-delà de la géométrie, la langue française s’amuse à travailler par écho — c’est là que le « parallélisme » devient stylistique.
- L’idée : répéter la même structure syntaxique dans plusieurs phrases ou segments de phrase.
- Exemples sacrément efficaces :
- « Marcher puis courir », « aimer puis souffrir ».
- « Il est venu, il a vu, il a vaincu » — on se croirait devant un marteau-piqueur de clarté !
Ce parallélisme crée du rythme, renforce l’impact et met en miroir des idées. En somme — un coup de maître pour qui souhaite captiver l’auditoire.
En informatique : le traitement parallèle
Dans le monde numérique, « parallélisme » désigne l’exécution simultanée de plusieurs tâches :
- Au niveau matériel : plusieurs cœurs de processeur se partagent le travail.
- Au niveau logiciel : des threads ou processus tournent de concert, souvent pour accélérer les calculs (big data, simulations climatiques, intelligence artificielle…).
On parle aussi de « parallélisme de données » quand une même opération s’applique à une vaste quantité de données en parallèle — un vrai marathon mené « en un clin d’œil » pour les machines. Cette approche est devenue incontournable pour tirer profit des architectures multi-cœurs et des supercalculateurs.
En littérature et rhétorique : un jeu d’échos
Le parallélisme littéraire va plus loin qu’une simple répétition : il sublime le propos. — Dans la poésie, on ménage la répétition de structures identiques ou proches pour créer une atmosphère obsédante. — Dans le discours politique, on tombe parfois dans l’excès : l’orateur martèle « Plus de justice ! Plus d’égalité ! Plus de liberté ! ». L’effet est volontairement martelé pour marquer les esprits (parfois jusqu’à la caricature).
Bref, dans l’art oratoire, le parallélisme devient un outil dont l’efficacité est redoutable… à manier avec précaution pour éviter de se noyer dans la redondance.
En philosophie et sciences humaines : gestes et idées en miroir
Le mot « parallélisme » se glisse également dans les débats philosophiques et psychologiques :
- Parallélisme psychophysiologique : théorie selon laquelle la vie mentale et la vie corporelle suivent deux séries parallèles et indépendantes, sans interaction causale directe.
- Parallélisme structurel en sociologie : rapprochement des formes d’organisation sociale et des structures cognitives, pour montrer des correspondances étonnantes entre « quelque chose » de social et « quelque chose » d’individuel.
Ces usages se jouent sur le fil du rasoir — ils invitent à penser la complexité humaine sans céder au simplisme.
6. En arts visuels et architecture : lignes qui dialoguent
Dans la peinture, on parle de parallélisme quand des lignes de force, des motifs ou des plans s’alignent pour guider le regard du spectateur et instaurer une harmonie visuelle. — Les impressionnistes savaient jouer de cette perspective parallèle pour structurer la scène et inviter le regard à cheminer le long d’axes invisibles. — En architecture, l’alignement de piliers, de fenêtres ou de murs parallèles impose un rythme tout en garantissant l’équilibre du bâtiment. À l’instar de la salle hypostyle de Karnak, qui étire ses colonnes à l’infini, promettant une procession visuelle quasi sacrée.
Conclusion
Vous l’aurez compris : le mot « parallélisme » s’affranchit de ses sentiers battus pour coloniser les sciences, les lettres, l’art, la technologie et la réflexion sur l’âme humaine. Il y a quelque chose d’irrésistible dans cette idée d’échos, de structures en miroir, de forces qui avancent côte à côte sans jamais se percuter.
Alors, la prochaine fois que vous entendrez « parallélisme », savourez cette polysémie — et n’hésitez pas à explorer les autres visages de ce concept fascinant. Qui sait ? Vous pourriez, vous aussi, inventer un nouveau champ d’application… Le monde vous tend les bras, parallèlement !