Conjugaison de « tenir » : ce qu’il faut vraiment faire

À première vue, « tenir » a l’air d’un verbe simple qu’on empoigne et qu’on conjugue sans y penser. En d’autres termes, on croit souvent qu’il suit une logique linéaire… jusqu’au moment où surgissent « je tiens », « nous tenons », « je tiendrai », « qu’ils tiennent » et ce passé composé qui n’accorde pas toujours. À vrai dire, vous n’êtes pas le seul à chercher une solution simple pour démêler tout ça. Voyons ensemble ce qu’il en est vraiment et comment bien faire.

1) Le présent de l’indicatif n’est pas régulier

Ce qu’on croit : Toutes les personnes prennent la même base « ten- » au présent.

Ce qui se passe vraiment : Le présent alterne entre deux bases. Au singulier et à la 3e personne du pluriel, on a la base « tien- »: je tiens, tu tiens, il/elle tient, ils/elles tiennent. Pour « nous » et « vous », on revient à « ten- »: nous tenons, vous tenez. De façon générale, c’est la même alternance qu’avec « venir ».

Ce qu’il faut faire : Mémorisez le duo de bases « tien-/ten- ». Par exemple:

  • « Je tiens ma promesse » / « Nous tenons parole ».
  • « Ils tiennent bon » / « Vous tenez le cap ». Un moyen mnémotechnique utile: d’une part, le singulier “tient”, d’autre part, le pluriel “tenons/tenez” garde le “e”. Par conséquent, écrivez systématiquement « nous tenons » et « vous tenez », jamais « nous tiens ».

2) Futur et conditionnel : « tiendrai » vs « tiendrais »

Ce qu’on croit : Le futur et le conditionnel se ressemblent au point d’être interchangeables.

Ce qui se passe vraiment : Le futur simple prend la base « tiendr- » + terminaisons du futur: je tiendrai, tu tiendras, il tiendra, nous tiendrons, vous tiendrez, ils tiendront. Le conditionnel présent prend la même base « tiendr- » + terminaisons de l’imparfait: je tiendrais, tu tiendrais, il tiendrait, nous tiendrions, vous tiendriez, ils tiendraient. En fin de compte, une seule lettre change souvent tout: -ai (futur) vs -ais (conditionnel).

Ce qu’il faut faire : Choisissez selon l’intention.

  • Futur (certitude/projection): « Demain, je tiendrai ma promesse. »
  • Conditionnel (hypothèse/politesse): « À ta place, je tiendrais mes distances. » Astuce pratique: à l’oral, vérifiez le contexte; à l’écrit, scrutez la terminaison. Pour faire court, « ai » = futur, « ais » = conditionnel. Exercez-vous: « Si je pouvais, je tiendrais plus longtemps » (conditionnel); « Plus tard, nous tiendrons le rythme » (futur).

3) Passé composé et accords du participe passé

Ce qu’on croit : Avec « avoir », on accorde toujours « tenu ».

Ce qui se passe vraiment : Avec « avoir », on n’accorde pas le participe passé avec le sujet. On accorde seulement si un complément d’objet direct (COD) le précède. Exemple: « Il a tenu sa promesse » (pas d’accord). Mais « Les promesses qu’il a tenues » (COD « promesses » placé avant → accord). Quoi qu’il en soit, « tenir » se conjugue au passé composé avec « avoir » dans ses usages transitifs courants.

Ce qu’il faut faire : Vérifiez la place du COD.

  • Sans COD ou COD après: « Elles ont tenu bon. » / « Il a tenu ses engagements. »
  • COD avant: « Les engagements qu’il a tenus. » Précision utile: au pronominal « se tenir », on emploie « être », mais l’accord dépend de la fonction de « se ». Par exemple: « Ils se sont tenu la main » (pas d’accord, car « la main » est COD après et « se » est COI). Dans l’immédiat, tenez-vous-en à ce repère sûr: avec « avoir », accord seulement si le COD est avant.

4) Subjonctif après « tenir à ce que »

Ce qu’on croit : Après « tenir à ce que », on met toujours l’indicatif.

Ce qui se passe vraiment : « Tenir à ce que » exprime volonté, exigence ou souhait. En d’autres termes, il déclenche le subjonctif. On dira: « Je tiens à ce que tu viennes », « Nous tenons à ce qu’il soit là ». Le subjonctif se forme ainsi: que je tienne, que tu tiennes, qu’il tienne, que nous tenions, que vous teniez, qu’ils tiennent (mêmes alternances de base qu’au présent).

Ce qu’il faut faire : Après « tenir à ce que », utilisez le subjonctif.

  • « Je tiens à ce que vous teniez les délais. »
  • « Ils tiennent à ce que nous tenions parole. » Sous un autre angle, pour une action certaine, utilisez l’infinitif direct: « Je tiens à venir » (même sujet). Si les sujets diffèrent, « tenir à ce que » + subjonctif reste la bonne pratique.

5) Impératif simple et efficace

Ce qu’on croit : L’impératif est rare et les pronoms peuvent se placer n’importe où.

Ce qui se passe vraiment : L’impératif de « tenir » est très courant: tiens (2e pers. sing.), tenons (1re pers. plur.), tenez (2e pers. plur.). Avec des pronoms, l’ordre et le trait d’union comptent: « Tiens‑moi au courant », « Tenez‑nous informés ». À l’impératif affirmatif, les pronoms compléments se placent après le verbe, reliés par des traits d’union; à la forme négative, ils passent avant: « Ne m’en tiens pas rigueur ».

Ce qu’il faut faire : Employez l’impératif pour des consignes claires.

  • Affirmatif: « Tenez bon ! », « Tenons le rythme », « Tiens‑lui la porte ».
  • Négatif: « Ne vous tenez pas trop près », « Ne t’en tiens pas qu’aux apparences ». Exercez-vous avec de courts messages professionnels: « Tenez le planning à jour », « Tenez compte des retours ».

6) Les temps moins fréquents… mais utiles

Ce qu’on croit : Le passé simple et le plus-que-parfait ne servent à rien.

Ce qui se passe vraiment : Le passé simple apparaît surtout à l’écrit narratif: je tins, tu tins, il tint, nous tînmes, vous tîntes, ils tinrent. Le plus-que-parfait marque l’antériorité dans le passé: « J’avais tenu », « Nous avions tenu ». D’une part, ces temps structurent un récit; d’autre part, ils clarifient les enchaînements: « Il tint parole parce qu’il avait tenu ses engagements précédents ».

Ce qu’il faut faire : Maîtrisez les formes clés pour lire/comprendre sans hésiter.

  • Passé simple en contexte littéraire: « Il tint sa promesse et partit. »
  • Plus-que-parfait pour l’antériorité: « Ils avaient tenu bon avant l’orage. »
  • Futur antérieur/conditionnel passé pour projeter un accomplissement: « Quand vous aurez tenu ce délai, on passera à la suite » ; « J’aurais tenu ma part si… ». Au fil du temps, connaître ces formes vous rendra plus à l’aise, même si, pour parler, le passé composé reste le réflexe.

7) Famille en ‑tenir et constructions fréquentes

Ce qu’on croit : Chaque verbe en ‑tenir a ses propres exceptions sans logique commune.

Ce qui se passe vraiment : Les composés de « tenir » (contenir, obtenir, maintenir, retenir, soutenir, appartenir à) suivent la même alternance et le même futur/conditionnel en « tiendr- ». Par exemple: « je contiens/nous contenons », « j’obtiendrai », « il retiendrait ». De fil à aiguille, on gagne du temps en transférant la logique de « tenir » à ces dérivés.

Ce qu’il faut faire : Appliquez la règle‑mère à la famille.

  • Présent: « je retiens / nous retenons », « il obtient / vous obtenez ».
  • Futur/conditionnel: « je maintiendrai », « ils soutiendraient ».
  • Subjonctif: « que nous maintenions », « qu’ils obtiennent ». Côté constructions, gardez ces repères:
  • Tenir à + nom/infinitif: « Je tiens à la qualité », « Je tiens à finir ».
  • Tenir à ce que + subjonctif: « Elle tient à ce que tu tiennes le cap ».
  • Tenir de + nom/pronom: « Il tient de son père » (ressemblance/origine).
  • Tenir compte de: « Tenez compte des contraintes ».
  • Tenir bon / tenir tête: « Ils tiennent bon », « Elle tient tête aux critiques ».

8) Orthographe fine et confusions à éviter

Ce qu’on croit : « Tenu » et « ténu », c’est la même chose, on met un accent si on veut.

Ce qui se passe vraiment : « Tenu » (sans accent) est le participe passé de « tenir ». « Ténu » (avec accent aigu) est un adjectif qui signifie « très fin, faible »: un bruit ténu. Par conséquent, on n’accentue jamais le participe passé de « tenir ». Autre détail: au passé simple, « nous tînmes / vous tîntes » prennent un accent circonflexe sur le i, pas « je tins/il tint ».

Ce qu’il faut faire : Séparez les fonctions:

  • Participe passé du verbe: « Ils ont tenu parole ».
  • Adjectif: « Un espoir ténu subsistait ». Et si vous rencontrez « tînmes/tîntes », lisez-les comme des formes écrites, fréquentes en littérature. Sous un autre angle, retenez surtout l’usage courant: « j’ai tenu », « nous avons tenu ».

9) Mini‑tableau de formes indispensables

Pour faire court, voici les repères à avoir au plus tôt.

  • Présent:
    • Je tiens, tu tiens, il tient
    • Nous tenons, vous tenez
    • Ils tiennent
  • Passé composé:
    • J’ai tenu, tu as tenu, il a tenu, nous avons tenu, vous avez tenu, ils ont tenu
  • Imparfait:
    • Je tenais, tu tenais, il tenait, nous tenions, vous teniez, ils tenaient
  • Futur simple:
    • Je tiendrai, tu tiendras, il tiendra, nous tiendrons, vous tiendrez, ils tiendront
  • Conditionnel présent:
    • Je tiendrais, tu tiendrais, il tiendrait, nous tiendrions, vous tiendriez, ils tiendraient
  • Subjonctif présent:
    • Que je tienne, que tu tiennes, qu’il tienne
    • Que nous tenions, que vous teniez, qu’ils tiennent
  • Impératif:
    • Tiens, tenons, tenez

Liste récapitulative

Idée reçue (Ce qu’on croit)Conseil utile (Ce qu’il faut faire)
Toutes les formes prennent « ten- » au présent.Retenez l’alternance: « je tiens/ils tiennent » mais « nous tenons/vous tenez ».
Futur et conditionnel sont interchangeables.« Tiendrai » = futur (projection), « tiendrais » = conditionnel (hypothèse/politesse).
Avec « avoir », « tenu » s’accorde toujours.Accord seulement si le COD est placé avant: « Les promesses qu’il a tenues ».
Après « tenir à ce que », on met l’indicatif.Utilisez le subjonctif: « Je tiens à ce que tu viennes/que vous teniez ».
L’impératif est secondaire.Servez-vous-en: « Tiens‑moi au courant », « Tenons le rythme », « Ne t’en tiens pas qu’aux apparences ».
Chaque verbe en ‑tenir a sa logique propre.Appliquez le schéma de « tenir » à « obtenir, retenir, maintenir… ».
« Tenu » peut s’écrire « ténu » indifféremment.« Tenu » (participe, sans accent) ≠ « ténu » (adjectif, avec accent aigu).

Conclusion

Pour faire court, « tenir » se maîtrise en repérant trois choses: l’alternance de bases au présent, la base « tiendr- » pour futur/conditionnel, et les accords du participe selon la place du COD. En fin de compte, appliquer ces points simples permet d’éviter bien des erreurs et de gagner en fluidité, à l’écrit comme à l’oral. Ce qu’on croit souvent vrai ne résiste pas aux faits… et c’est tant mieux pour progresser. Si vous voulez, on peut, au plus tôt, passer en revue vos phrases et les affiner ensemble.

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