« C’est la faute à pas de chance »: sens et synonymes utiles

Introduction

On l’a tous sortie un jour, souvent avec un haussement d’épaules : « C’est la faute à pas de chance ». À première vue, c’est une manière simple d’expliquer un coup dur sans rejouer tout le film des causes. À vrai dire, cette formule en dit long sur notre rapport à l’aléa, au registre de langue… et à la responsabilité. Sous un autre angle, bien choisir ses mots change la perception d’un événement — au travail comme dans la vie courante. Voyons ensemble ce qu’il en est vraiment et comment bien faire.

1) Le vrai sens et le registre de l’expression

Ce qu’on croit: C’est neutre, passe-partout, et ça marche dans toutes les situations.

Ce qui se passe vraiment: L’expression est familière et teintée de fatalisme. Elle signifie « c’est dû à la malchance », c’est-à-dire que l’on impute l’échec à l’aléa, de façon générale. Dans un contexte professionnel ou écrit soutenu, elle peut paraître relâchée, voire peu rigoureuse.

Ce qu’il faut faire: Adapter le registre au contexte.

  • Familier: « Pas de bol », « pas de veine », « la poisse ». En d’autres termes, parfait entre amis, à l’oral.
  • Courant: « Manque de chance », « malchance », « un coup dur ». Par exemple: « C’est un manque de chance, on retente demain. »
  • Soutenu/pro: « Des aléas », « circonstances défavorables », « imprévus ». Par exemple: « Le retard vient d’imprévus logistiques, nous ajustons le planning. »

2) Fatalisme ou responsabilisation ?

Ce qu’on croit: Dire « pas de chance » dédouane tout le monde proprement.

Ce qui se passe vraiment: À long terme, cette posture peut sonner comme une esquive. De toute évidence, tout n’est pas contrôlable… mais tout n’est pas non plus pure malchance. D’une part, il y a les facteurs externes ; d’autre part, nos marges d’action.

Ce qu’il faut faire: Nommer les causes et l’action à entreprendre.

  • Formule utile: « Ce résultat tient à [facteur externe]. Au plus tôt, on fait [action concrète]. »
  • Exemple pro: « Baisse des ventes liée aux jours fériés et à la météo. Dans l’immédiat, on renforce la promo en ligne. »
  • Exemple perso: « Annulé à cause d’un contretemps. Par conséquent, je replanifie et j’envoie une nouvelle date. »

3) Les bons synonymes selon le contexte

Ce qu’on croit: Tous les synonymes se valent.

Ce qui se passe vraiment: Ils n’ont ni la même couleur, ni la même intensité. « Pas de bol » est très familier ; « coup du sort » est plus dramatique ; « aléas » est sobre et professionnel. En fin de compte, le bon mot simplifie la compréhension.

Ce qu’il faut faire: Choisir par registre et nuance.

  • Familier (léger): « Pas de bol », « pas de veine », « la poisse », « pas de pot ». Par exemple: « Pas de veine, la boutique venait de fermer. »
  • Courant (neutre): « Malchance », « manque de chance », « coup dur ». Par exemple: « Manque de chance, le train a été supprimé. »
  • Soutenu (sobre): « Aléas », « circonstances défavorables », « imprévus », « contretemps ». Par exemple: « Le projet a subi des aléas techniques. »
  • Nuance fataliste/dramatique: « Coup du sort », « fatalité », « adversité ». À utiliser avec parcimonie pour ne pas surjouer l’effet.

4) Où et quand l’employer… ou s’en abstenir

Ce qu’on croit: On peut l’utiliser partout, c’est inoffensif.

Ce qui se passe vraiment: Dans certains cas, la formule dédramatise trop… ou, à l’inverse, sonne déplacée. Pour faire court, elle convient aux petites déconvenues, moins aux situations sensibles (santé, accident) ou aux communications officielles.

Ce qu’il faut faire: Mesurer l’enjeu et le public.

  • Petit imprévu du quotidien: OK (« Pas de bol, il pleut à la sortie »).
  • Mail client/hiérarchie: Préférer « imprévus », « aléas », « contretemps », avec plan d’action. Par exemple: « Livraison retardée suite à un contretemps d’approvisionnement ; solution alternative proposée ci-joint. »
  • Situation délicate: Éviter les euphémismes. Par exemple: « C’est un moment difficile ; je reste disponible si tu as besoin. »

5) « Faute à » ou « faute de » ? La question de la forme

Ce qu’on croit: « C’est la faute à pas de chance » est fautif ; on doit dire « faute de ».

Ce qui se passe vraiment: La tournure « faute à » est une locution figée, bien ancrée dans l’usage familier. En d’autres termes, ce n’est pas un modèle pour l’écrit formel, mais c’est idiomatique et parfaitement compris à l’oral.

Ce qu’il faut faire: Ajuster la forme à l’écrit soutenu.

  • Soutenu: « C’est dû à la malchance », « Cela tient à des aléas », « En raison d’un contretemps ». Par exemple: « Le report est dû à des aléas techniques. »
  • Neutre/courant: « Manque de chance », « imprévus ». Par exemple: « Par des imprévus, la réunion commence à 10h. »
  • Familier (oral): Garder la version idiomatique si le contexte s’y prête.

6) Passer de l’excuse à l’analyse pragmatique

Ce qu’on croit: Nommer la malchance suffit à tourner la page.

Ce qui se passe vraiment: Au fil du temps, on répète les mêmes erreurs si l’on n’extrait pas une leçon. Quoi qu’il en soit, distinguer l’aléa pur du perfectible est ce qui fait progresser.

Ce qu’il faut faire: Un mini « debrief » en trois temps.

  • Faits: « Qu’est-ce qui s’est objectivement passé ? » Par exemple: « Livraison ratée, fournisseur X en rupture. »
  • Facteurs: « Qu’est-ce qui relevait de l’aléa, qu’est-ce qui était prévisible ? » Par exemple: « Jours fériés = risque de rupture. »
  • Actions: « Que changer au plus tôt et à long terme ? » Par exemple: « Plan B fournisseur, stocks tampon en période rouge. »

Liste récapitulative

Idée reçue (Ce qu’on croit)Conseil utile (Ce qu’il faut faire)
L’expression est neutre et passe-partout.Adapter le registre: familier entre pairs, neutre ou soutenu en pro.
Dire « pas de chance » dédouane proprement.Nommer les causes et l’action concrète à entreprendre.
Tous les synonymes se valent.Choisir par registre et nuance (familier, courant, soutenu).
On peut l’utiliser partout sans risque.Mesurer l’enjeu et le public; éviter en contexte sensible ou officiel.
« Faute à » est incorrect, à proscrire.Idiome familier ok à l’oral; préférer « dû à », « en raison de » à l’écrit.
Nommer la malchance suffit.Faire un mini debrief: faits, facteurs, actions (immédiat et long terme).

Conclusion

En d’autres termes, « c’est la faute à pas de chance » dépanne à l’oral, mais le mot juste fait gagner en clarté et en crédibilité. De façon générale, distinguer l’aléa de l’améliorable change tout: on reste empathique, sans renoncer à agir. En fin de compte, appliquer ces points simples permet d’éviter bien des erreurs — et d’appeler la malchance par son nom, sans lui céder la main.

À propos de l’auteur

Je suis un entrepreneur du web. Webmaster et éditeur des sites web, je me suis spécialisé sur les techniques de recherches d'informations sur internet avec pour but de rendre l'info beaucoup plus accessible aux internautes. Bien que tous les efforts aient été faits pour assurer l'exactitude des informations figurant sur ce site, nous ne pouvons offrir aucune garantie ou être tenus pour responsable des éventuelles erreurs commises. Si vous constatez une erreur sur ce site, nous vous serions reconnaissants de nous la signaler en utilisant le contact: jmandii{}yahoo.fr (remplacer {} par @) et nous nous efforcerons de la corriger dans les meilleurs délais. Merci