Adulescent… On a l’impression de voir un adulte taille réelle avec un mode “adolescence” resté bloqué. Le terme en lui-même n’est pas qu’un clin d’œil : c’est un mot-valise (“adulte” + “adolescent”) créé pour décrire le prolongement de l’adolescence chez des jeunes majeurs qui tardent à adopter certaines responsabilités de l’âge adulte.
Le mot « adulescent » a été popularisé par les milieux publicitaires séduits par ce public “hyperconsommateur”. On situe souvent cette phase entre la majorité et la trentaine, parfois jusqu’à 35 ans.
Alors… ce phénomène s’apparente au “kidult” en anglais, et a été illustré en France par la figure de “Tanguy”. En d’autres termes, l’adulescence n’est pas une insulte : c’est une description de comportements et de trajectoires de vie devenues courantes dans nos sociétés, où l’entrée dans l’âge adulte se décale.
Les points clés à connaître et quoi faire concrètement
Définition utile et zone grise entre goût et maturité
Ce qu’on croit: Un adulescent, c’est juste quelqu’un qui aime les sneakers, les séries et les jeux vidéo. C’est faux !
Ce qui se passe vraiment: L’adulescence n’est pas une question de goûts, mais de maturité psychosociale. De façon générale, on parle d’un prolongement diffus de la “crise d’adolescence” après 18 ans, qui peut durer jusqu’au début de la trentaine, voire 35 ans. La marque distinctive n’est pas l’amour de la pop culture mais des tendances régressives. C’est-à-dire: la difficulté à se séparer psychiquement des parents, ambivalence face aux engagements affectifs, hésitation à prendre des responsabilités concrètes.
D’une part, le terme vient des publicitaires qui ont vu dans cette tranche d’âge un public friand de consommation. D’autre part, des auteurs ont relié ce phénomène à une “adolescence perpétuelle”, notamment en soulignant le décalage historique de l’entrée dans l’âge adulte.
Ce qu’il faut faire:
- Clarifiez si ce qui coince relève de vos goûts ou de vos responsabilités.
- Faites un auto-check : logement, argent, travail/études, santé/rythmes, relations.
- Fixez un micro-objectif par domaine (ex. : participation financière au foyer, rendez-vous administratif).
- Gardez vos passions, mais couplez-les à un progrès mesurable de votre autonomie.
Autonomie financière et logement sans se fâcher avec ses parents
Ce qu’on croit: Si je gagne un peu d’argent, je suis autonome, même si je vis chez mes parents.
Ce qui se passe vraiment: L’autonomie, c’est-à-dire la capacité à subvenir à ses besoins sans dépendance matérielle ni décisionnelle, ne se limite pas à avoir un revenu irrégulier. Depuis les années 1950, la jeunesse “s’allonge” et l’indépendance matérielle arrive plus tard. Beaucoup de jeunes adultes restent chez leurs parents, ou en dépendent encore après avoir déménagé.
Ce qu’il faut faire:
- Construisez une autonomie progressive : budget clair, contribution fixe au foyer, plan de sortie en 3 étapes (stabiliser revenus, chercher logement, déménager).
- Exemple : accord écrit avec montant fixe, tâches ménagères précises, respect des horaires.
Études, travail et procrastination de transition
Ce qu’on croit: Je suis “encore en transition”, donc je peux repousser indéfiniment.
Ce qui se passe vraiment: Le mode “transition perpétuelle” installe un cycle d’évitement : plus on repousse, plus la marche semble haute. La difficulté n’est pas la paresse mais le doute et la peur de se sentir “incapable”.
Ce qu’il faut faire:
- Remplacez l’intention vague par un protocole concret : bloc de 2 h de travail profond/jour, 3 candidatures/semaine, bilan hebdo public.
- Exemple : “Cette semaine, j’envoie 3 candidatures ciblées et j’appelle 1 contact pro.”
Engagement affectif et dépendance émotionnelle
Ce qu’on croit: Mieux vaut attendre “le déclic” pour s’engager; sinon c’est forcé et voué à l’échec.
Ce qui se passe vraiment: Attendre le “bon moment” est souvent une façon d’éviter l’inconfort de l’engagement. Sans confrontation au réel, les doutes se transforment en attente permanente.
Ce qu’il faut faire:
- Expérimentez l’engagement par petits paliers : discussion claire après quelques rendez-vous, coupure nette des relations ambivalentes, accompagnement thérapeutique si besoin.
Hygiène de vie et santé mentale
Ce qu’on croit: Je vais “grandir avec le temps” sans rien changer à mes habitudes.
Ce qui se passe vraiment: Ce qu’on répète nous façonne. Rythmes chaotiques, sommeil haché, alimentation déséquilibrée et surconsommation d’écrans minent l’énergie et la clarté mentale.
Ce qu’il faut faire:
- Mettre en place 4 piliers : sommeil régulier, activité physique minimale, alimentation équilibrée, hygiène numérique stricte.
Parents, frontières et négociation adulte-adulte
Ce qu’on croit: Mes parents doivent décider pour moi tant que je vis chez eux.
Ce qui se passe vraiment: La dépendance prolongée entretient l’infantilisation et l’ambivalence. Sans cadre explicite, tout le monde s’épuise.
Ce qu’il faut faire:
- Passer à un pacte adulte-adulte : règles de vie, contributions, réunions mensuelles courtes.
Culture de jeunesse et consommation
Ce qu’on croit: Rester “jeune” est une affaire purement personnelle, sans influence extérieure.
Ce qui se passe vraiment: L’adulescence est nourrie par une culture qui vend l’éternelle jeunesse et retarde l’entrée dans l’âge adulte.
Ce qu’il faut faire:
- Aligner vos dépenses sur vos valeurs, nettoyer vos fils d’actualité, jalonner votre trimestre d’actions concrètes d’adulte.
Synonymes, repères et limites du concept
Ce qu’on croit: “Adulescent” est un diagnostic psychologique officiel.
Ce qui se passe vraiment: Ce n’est pas un diagnostic médical, mais un concept socio-culturel. Synonymes : “post-adolescence”, “kidult”, “Tanguy”.
Ce qu’il faut faire:
- Utiliser le terme pour clarifier, puis passer à l’action : objectifs à 30, 90 et 180 jours.
Liste récapitulative
| Idée reçue (Ce qu’on croit) | Conseil utile (Ce qu’il faut faire) |
|---|---|
| Aimer la pop culture suffit à définir un adulescent | Distinguer goûts et responsabilités; checker 5 domaines d’autonomie et fixer 1 micro-objectif par domaine |
| Gagner un peu d’argent = être autonome même chez ses parents | Budgéter, contribuer au foyer par accord écrit et planifier un départ en 3 étapes |
| “Transition” = droit de repousser indéfiniment | Bloquer 2 h de travail profond/jour, 3 candidatures/semaine, bilan hebdo public |
| Attendre le “déclic” pour s’engager | Clarifier la relation tôt, couper les ambivalences, envisager un accompagnement |
| Grandir “avec le temps” sans changer d’habitudes | Mettre en place 4 piliers : sommeil, mouvement, alimentation, hygiène numérique |
| Les parents décident tant qu’on vit chez eux | Passer au pacte adulte-adulte : règles, contributions, réunion mensuelle courte |
| Rester “jeune” est un choix sans influence sociale | Aligner dépenses sur valeurs, nettoyer ses fils d’actu, jalonner le trimestre d’actions d’adulte |
Conclusion
Pour faire court, l’adulescence n’est ni une tare ni une fatalité : c’est un entre-deux qui se traverse avec des repères simples et des actions mesurables. D’une part, la société nous incite à prolonger la jeunesse ; d’autre part, vous pouvez décider d’écrire votre propre scénario. En fin de compte, appliquer ces points simples permet d’éviter bien des erreurs : clarifier, négocier, jalonner, avancer. Ce qu’on croit souvent vrai ne résiste pas aux faits… et c’est tant mieux pour progresser.