Soyons honnêtes : qui n’a jamais hésité, au beau milieu d’un mail ou d’un devoir, entre « en train » et « entrain » ? On tape vite, on veut aller droit au but, et paf ! le doute surgit. C’est agaçant, parce qu’à première vue les deux se prononcent pareil, mais dans les faits ils n’ont rien à voir. L’un parle d’une action en cours, l’autre d’une humeur joyeuse. Et la confusion, au grand dam de nos correcteurs automatiques, est fréquente.
Bonne nouvelle : il existe des astuces simples pour ne plus jamais se tromper. On va décortiquer la différence, donner des exemples concrets, et surtout proposer des repères pratiques. Bref, un guide clair, complice et applicable dès la prochaine phrase que vous écrirez. Allons-y.
1. « En train » : quand l’action est en cours
On commence par le plus courant. « En train » s’écrit en deux mots. C’est une locution qui signifie « en cours de réalisation ».
- Exemple : Je suis en train de préparer le dîner.
- Autre exemple : Ils sont en train de discuter dans le salon.
En pratique, on l’emploie toujours devant un verbe à l’infinitif. C’est comme si on disait « je suis en cours de… ».
Astuce infaillible : imaginez que vous êtes littéralement dans un train. Quand on est en train, on est en mouvement, l’action n’est pas terminée. Ce petit truc visuel aide à retenir l’orthographe.
À cet égard, il faut noter que « en train » peut aussi se rencontrer dans des expressions figées :
- Se mettre en train (se mettre en mouvement).
- Prendre le train en marche (arriver alors que l’action a déjà commencé).
2. « Entrain » : l’énergie et la bonne humeur
De prime abord, « entrain » ressemble à son cousin, mais il s’agit cette fois d’un nom masculin. Il désigne la vivacité, la gaieté, l’ardeur.
- Exemple : Elle chante avec entrain.
- Autre exemple : Il a construit sa maison avec entrain.
En réalité, on pourrait le remplacer par « enthousiasme » ou « vivacité ».
Astuce pratique : si vous pouvez remplacer le mot par « gaieté » ou « énergie », alors il faut écrire « entrain » en un seul mot.
3. Comparer pour mieux retenir
Par rapport à d’autres homophones (comme « a » et « à », ou « la » et « là »), la confusion « en train / entrain » est assez piégeuse. À l’instar de ces autres couples, la clé est de se demander : parle-t-on d’une action en cours ou d’un état d’esprit ?
- Je suis en train de lire un roman. → action en cours.
- Je lis ce roman avec entrain. → manière de faire, humeur.
En parallèle, on peut remarquer que « en train » est toujours suivi d’un verbe, tandis que « entrain » est souvent accompagné d’un verbe d’action mais reste un nom.
4. Les erreurs fréquentes et comment les éviter
Dans le cadre de la vie quotidienne, on voit souvent des phrases comme : Je suis entrain de travailler. Faux. Ici, il s’agit bien d’une action en cours, donc deux mots.
À moins que vous ne vouliez dire que vous travaillez « avec entrain », auquel cas la phrase correcte serait : Je travaille avec entrain.
Conseil concret : relisez toujours la phrase en remplaçant par « en cours » ou « enthousiasme ».
- Si « en cours » fonctionne → « en train ».
- Si « enthousiasme » fonctionne → « entrain ».
5. Pourquoi cette confusion persiste
D’un point de vue linguistique, les deux mots sont des homophones : même son, sens différent. En conséquence, à l’écrit, l’erreur est fréquente.
Au sens strict, « en train » est une locution figée (préposition + nom), tandis que « entrain » est un substantif autonome. Mais au sens large, on peut dire que les deux renvoient à une idée de mouvement : l’un dans l’action, l’autre dans l’énergie.
Malgré tout, la langue française adore ces petits pièges. Et quoi qu’il en soit, il suffit de quelques automatismes pour s’en sortir.
6. Exercices rapides pour ancrer la règle
En pratique, rien de tel que des exemples concrets pour mémoriser. Essayez de compléter mentalement :
- Je suis ___ de finir mon rapport. → en train.
- Elle danse avec ___. → entrain.
- Ils sont ___ de regarder un film. → en train.
- Il raconte son histoire avec beaucoup d’___. → entrain.
Au fil du temps, ces petits exercices deviennent des réflexes.
7. Nuances et cas particuliers
Dans la mesure où la langue évolue, certains mélangent les deux sans s’en rendre compte. Tant que le contexte reste clair, on comprend. Mais pour autant que vous écriviez dans un cadre professionnel ou académique, mieux vaut respecter la distinction.
À tort ou à raison, certains correcteurs automatiques ne signalent pas toujours l’erreur. En dépit de ces limites, la responsabilité finale reste la vôtre.
8. Récapitulatif express
Pour faire court :
- « En train » = en cours de. Toujours deux mots.
- « Entrain » = enthousiasme, vivacité. Toujours un seul mot.
Au bout du compte, la différence est simple, mais il fallait la poser clairement. C’est une question d’habitude.