Les deux termes semblent interchangeables. Pourtant, au sens strict, l’électrisation désigne le passage du courant dans le corps, avec des effets variables : picotements, brûlures, contractions musculaires, voire troubles cardiaques. L’électrocution, elle, correspond à une électrisation mortelle. Autrement dit, toute électrocution est une électrisation, mais l’inverse n’est pas vrai.
En pratique, cela signifie que si une personne survit à un choc électrique, on parle d’électrisation. Si elle décède, c’est une électrocution. Simple, mais crucial.
Bon réflexe : ne jamais minimiser une électrisation, même légère. Un courant de seulement 30 mA peut déclencher une fibrillation cardiaque. Autant dire qu’un « petit coup de jus » n’est jamais anodin.
Les causes fréquentes : quand le danger se cache dans les détails
Dans le cadre domestique, les sources d’accidents sont souvent banales :
- prises cassées ou mal fixées,
- fils dénudés,
- rallonges surchargées,
- appareils vétustes,
- humidité dans la salle de bain ou la cuisine.
En l’occurrence, l’eau est l’ennemi numéro un : elle réduit la résistance de la peau et facilite le passage du courant.
Bon réflexe : installer des disjoncteurs différentiels 30 mA dans toute l’habitation. Grâce à eux, le courant est coupé instantanément en cas de fuite. C’est une barrière vitale, surtout dans les pièces d’eau.
3. Les effets sur le corps : du simple sursaut au drame
D’un point de vue médical, les conséquences dépendent de plusieurs facteurs :
- l’intensité du courant,
- la durée du contact,
- le trajet dans le corps (main-pied, main-main, etc.),
- l’état de la peau (sèche ou humide).
En réalité, un courant faible peut déjà provoquer des contractions musculaires incontrôlables. Comme si vos mains se collaient à la source sans pouvoir lâcher. À l’instar d’un piège invisible, le corps devient prisonnier du courant.
Bon réflexe : si vous devez intervenir sur une victime, ne la touchez jamais directement. Coupez d’abord l’alimentation électrique ou utilisez un objet isolant (bois sec, plastique). Tant que le courant circule, approcher à mains nues revient à partager le même sort.
4. Les gestes qui sauvent : agir vite, mais pas n’importe comment
Dans un premier temps, sécurisez la zone : coupez le disjoncteur ou éloignez la source avec un objet isolant. Dans un second temps, vérifiez la conscience et la respiration de la victime.
- Si elle respire : placez-la en position latérale de sécurité et appelez les secours.
- Si elle ne respire pas : démarrez immédiatement un massage cardiaque, pourvu que vous soyez en sécurité.
Quoi qu’il en soit, même après une électrisation légère, un passage aux urgences s’impose. Les troubles cardiaques peuvent apparaître jusqu’à plusieurs heures après l’accident.
5. Prévenir plutôt que guérir : la sécurité au quotidien
Sur le plan domestique, quelques habitudes simples réduisent drastiquement les risques :
- vérifier régulièrement l’état des câbles et prises,
- éviter les multiprises surchargées,
- ne jamais manipuler d’appareils électriques les mains mouillées,
- utiliser des caches-prises si des enfants sont présents.
Au travail, la vigilance est encore plus cruciale. Dans la mesure où les installations industrielles manipulent des tensions bien supérieures, le port d’équipements de protection (gants isolants, chaussures adaptées) n’est pas une option.
Bon réflexe : former régulièrement les équipes aux risques électriques. Un salarié averti réagit plus vite et limite les conséquences d’un accident.
6. Les idées reçues à balayer
À tort ou à raison, beaucoup pensent que seule la haute tension est dangereuse. En pratique, le courant domestique de 230 volts suffit largement à provoquer une électrocution.
Autre croyance : si la victime se relève après un choc, tout va bien. Faux. Malgré tout, des lésions internes peuvent exister, invisibles à l’œil nu.
Bon réflexe : consulter systématiquement un médecin après un choc électrique, même si les symptômes semblent mineurs.
7. Quand la technique sauve des vies
Grâce à la norme NF C 15-100, les logements récents sont mieux protégés : disjoncteurs différentiels, mise à la terre obligatoire, circuits séparés pour les pièces d’eau.
En conséquence, les accidents domestiques graves diminuent, mais pas assez. Faute de mise aux normes dans les anciens logements, les risques persistent.
Bon réflexe : faire contrôler son installation par un électricien certifié, surtout avant une vente ou une rénovation. C’est un investissement, mais au final, il protège toute la famille.
8. Pour faire court : électrisation = choc, électrocution = mort
Tout compte fait, la différence tient en un mot : la vie. L’électrisation laisse une chance, l’électrocution ne pardonne pas.
Au bout du compte, la meilleure arme reste la prévention : installations conformes, gestes prudents, réflexes de secours.
En fin de compte…
Et si on devait résumer avec une pointe de complicité : mieux vaut perdre dix minutes à vérifier une prise que de finir par tester, malgré soi, la définition exacte du mot « électrocution ».