“Jusqu’à nouvel ordre” : une formule qui suspend sans préciser

→ Ce que ça veut dire, concrètement

Dans les faits, “jusqu’à nouvel ordre” signifie qu’une situation reste en l’état… jusqu’à ce qu’un changement soit annoncé. C’est une formule elliptique,elle est issue du langage militaire, qui sous-entend : “jusqu’à ce qu’un nouvel ordre soit donné par une autorité compétente”. En pratique, elle est utilisée pour indiquer qu’une mesure, une consigne ou une interdiction est maintenue sans date de fin précise.

Sur le plan administratif, elle permet de ne pas s’engager sur une échéance. Sur le plan psychologique, elle crée une attente — parfois anxiogène — car elle ne donne aucun repère temporel. C’est un peu comme dire “on verra”, mais avec un costume-cravate.

→ Bonnes pratiques : comment réagir face à cette formule

  • Ne pas attendre passivement. Si une consigne est donnée “jusqu’à nouvel ordre”, cela ne signifie pas qu’il faut rester figé. Il est souvent utile de chercher des alternatives, des plans B, ou des moyens de contourner l’attente.
  • Demander des précisions. Dans la mesure où l’expression est vague, il est légitime de demander : “Qui donnera le nouvel ordre ?” ou “Quand est-ce qu’une mise à jour est prévue ?”
  • Documenter les impacts. Si une activité est suspendue “jusqu’à nouvel ordre”, notez les conséquences concrètes (pertes, retards, blocages) pour pouvoir les présenter le cas échéant.

Qui utilise cette expression, et dans quels contextes ?

→ Des sphères bien précises… mais pas que

À l’origine, cette expression est utilisée dans le cadre militaire et administratif. Elle marque une hiérarchie, une autorité, une décision qui ne peut être remise en cause tant qu’un autre ordre ne vient la remplacer. En l’occurrence, on la retrouve dans les arrêtés municipaux, les décisions gouvernementales, les règlements d’entreprise.

Mais au fil du temps, elle s’est glissée dans le langage courant. On l’utilise dans les mails (“Le projet est suspendu jusqu’à nouvel ordre”), dans les relations personnelles (“Tu ne touches plus à mon ordi jusqu’à nouvel ordre”), et même dans les médias (“Les concerts sont annulés jusqu’à nouvel ordre”).

→ Bonnes pratiques : adapter son langage selon le contexte

  • Dans un cadre professionnel, préférez des formulations plus précises : “La réunion est reportée à une date ultérieure” ou “La procédure est suspendue en attente de validation”.
  • Dans un cadre personnel, évitez les tournures trop autoritaires. Dire “jusqu’à nouvel ordre” à un proche peut être perçu comme rigide ou cassant. Préférez “on en reparle bientôt” ou “on fait une pause pour l’instant”.
  • Dans les communications publiques, accompagnez toujours cette expression d’un minimum d’explication : pourquoi la suspension ? Qui décide ? Quand sera-t-elle réévaluée ?

Comment l’interpréter sans tomber dans l’attente passive ?

→ Une suspension… mais pas une interdiction éternelle

À tort ou à raison, beaucoup interprètent “jusqu’à nouvel ordre” comme une fin définitive. Or, en théorie, cette formule implique une réversibilité. Elle signifie que la situation peut évoluer — mais sans dire quand. C’est là toute l’ambiguïté.

En pratique, cela peut durer quelques heures… ou plusieurs années. Par exemple, certaines infrastructures fermées “jusqu’à nouvel ordre” pendant la pandémie n’ont jamais rouvert. D’autres ont repris leur activité quelques semaines plus tard.

→ Bonnes pratiques : rester proactif

  • Fixez-vous des jalons. Même si l’ordre n’est pas encore donné, vous pouvez décider de réévaluer la situation tous les 15 jours, par exemple.
  • Créez des alertes. Si l’annonce vient d’une autorité (mairie, entreprise, ministère), abonnez-vous aux mises à jour ou consultez régulièrement les canaux officiels.
  • Préparez le redémarrage. Tant que la suspension est en cours, c’est le moment idéal pour réviser, améliorer, anticiper. Ne restez pas en mode pause — soyez en mode préparation.

Peut-on utiliser cette expression dans ses propres communications ?

→ Oui, mais avec parcimonie

Dans le cadre d’une communication professionnelle ou institutionnelle, “jusqu’à nouvel ordre” peut être utile pour marquer une suspension temporaire sans s’engager sur une date. Cela permet de garder une certaine souplesse, notamment en cas d’incertitude.

Mais attention : cette formule peut aussi générer de l’incompréhension, voire de la frustration. Elle donne l’impression d’un flou, d’un manque de transparence. À l’instar de “on vous tiendra informés”, elle peut être perçue comme une manière d’éluder.

→ Bonnes pratiques : l’utiliser avec clarté

  • Toujours accompagner cette expression d’un contexte : “En raison des travaux, l’accès est fermé jusqu’à nouvel ordre. Une réévaluation est prévue le 15 octobre.”
  • Préciser qui est responsable du nouvel ordre : “La direction communiquera une mise à jour.”
  • Éviter les abus. Si vous utilisez cette formule trop souvent, elle perd de sa force et devient un cache-misère.

Alternatives à “jusqu’à nouvel ordre” : pour varier les formulations

→ Parce qu’il y a plus clair, plus humain, plus engageant

Dans certains cas, il vaut mieux éviter cette expression trop rigide. Il existe des alternatives plus souples, plus précises, plus adaptées à une communication moderne.

Par exemple :

  • “En attente de nouvelles instructions”
  • “Suspendu temporairement”
  • “Reporté à une date ultérieure”
  • “En cours de réévaluation”
  • “Pause momentanée”

→ Bonnes pratiques : choisir la bonne tournure selon le ton souhaité

  • Pour un ton formel : “La procédure est suspendue en attente de validation.”
  • Pour un ton complice : “On met ça en pause pour l’instant, on vous tient au courant.”
  • Pour un ton rassurant : “La situation est en cours d’analyse, reprise prévue dès que possible.”

Et dans la vie perso, on en fait quoi ?

→ Une expression qui peut vite devenir un outil de pouvoir

Dans les relations personnelles, dire “jusqu’à nouvel ordre” peut être une manière de poser une limite… ou de fuir une discussion. C’est une formule qui suspend sans expliquer, qui impose sans négocier.

En dépit de son apparente neutralité, elle peut être perçue comme autoritaire, voire passive-agressive. Dire à son enfant “Tu es privé de tablette jusqu’à nouvel ordre” peut créer de la confusion. Dire à son partenaire “On ne parle plus de ça jusqu’à nouvel ordre” peut bloquer le dialogue.

→ Bonnes pratiques : privilégier la clarté et l’ouverture

  • Remplacez par des formulations plus explicites : “On fait une pause sur ce sujet, on en reparle demain.”
  • Donnez des repères temporels : “Tu peux rejouer à la tablette après le dîner.”
  • Favorisez le dialogue : “Je préfère qu’on mette ça de côté pour l’instant, mais je suis ouvert à en reparler.”

Pour faire court : une expression utile, mais à manier avec doigté

“Jusqu’à nouvel ordre” a ce pouvoir de suspendre sans clore, de figer sans verrouiller. Elle est utile dans les contextes incertains, mais elle doit être accompagnée d’explications, de repères, de perspectives. Sinon, elle devient un écran de fumée — voire une source de tension.

À propos de l’auteur

Je suis un entrepreneur du web. Webmaster et éditeur des sites web, je me suis spécialisé sur les techniques de recherches d'informations sur internet avec pour but de rendre l'info beaucoup plus accessible aux internautes. Bien que tous les efforts aient été faits pour assurer l'exactitude des informations figurant sur ce site, nous ne pouvons offrir aucune garantie ou être tenus pour responsable des éventuelles erreurs commises. Si vous constatez une erreur sur ce site, nous vous serions reconnaissants de nous la signaler en utilisant le contact: jmandii{}yahoo.fr (remplacer {} par @) et nous nous efforcerons de la corriger dans les meilleurs délais. Merci