C’est fou comme trois petits mots peuvent semer une pagaille monstre dans nos phrases. “Quel que soit” — ou devrais-je dire “quelque soit” ? — voilà une tournure qui fait trébucher même les plus aguerris.
1. “Quel que soit” : la bonne orthographe
Solution qui marche : toujours trois mots, toujours au subjonctif.
Dans les faits, “quel que soit” s’écrit en trois mots. Pas deux. Pas collés. Pas “quelque soit” — jamais. Ce dernier est une faute.
Pourquoi ? Parce que “quel” est un adjectif interrogatif ou exclamatif, “que” est une conjonction, et “soit” est le verbe “être” conjugué au subjonctif. Oui, le subjonctif, ce mode qu’on oublie trop souvent mais qui est indispensable ici.
👉 Exemple concret :
- “Quel que soit ton choix, je le respecterai.” → On pourrait dire “peu importe ton choix” — ça marche ? Alors c’est “quel que soit”.
En pratique, une astuce infaillible consiste à remplacer “quel que soit” par “peu importe”. Si la phrase reste logique, c’est que vous avez bon.
Et attention à l’accord :
- “Quel que soit le problème” (masculin singulier)
- “Quelle que soit la solution” (féminin singulier)
- “Quels que soient les obstacles” (masculin pluriel)
- “Quelles que soient les difficultés” (féminin pluriel)
À cet égard, l’accord du mot “quel” dépend du nom qui suit le verbe “être”. C’est tout bête, mais ça change tout.
2. “Quelque soit” : pourquoi c’est faux (et pourquoi on le voit partout)
En réalité, “quelque soit” est une confusion fréquente. On l’entend, on le lit, on croit que c’est bon… mais non. Cette faute est due à une mauvaise interprétation grammaticale.
Dans le cadre de l’expression “quel que soit”, “quelque” n’a rien à faire là. Ce mot existe, bien sûr, mais il a une autre fonction : il peut être adverbe ou adjectif, selon le contexte.
👉 Par exemple :
- “Quelque méritant qu’il soit, il n’a pas réussi.” → ici, “quelque” est adverbe, donc invariable.
- “J’ai acheté quelques pommes.” → adjectif, donc variable.
Mais dans “quel que soit”, on parle d’un adjectif interrogatif suivi d’un verbe au subjonctif. Pas de place pour “quelque”.
👉 Conseil utile : Si vous hésitez, posez-vous cette question : est-ce que je parle d’une quantité ou d’une indétermination ? Si oui, “quelque” peut être correct. Sinon, c’est “quel que”.
3. Accorder “quel que soit” sans se prendre la tête
Astuce pratique : repérer le nom et accorder en conséquence.
Dans un premier temps, identifiez le nom auquel “quel” se rapporte. C’est lui qui dicte l’accord.
👉 Exemples :
- “Quelle que soit la situation” → “situation” est féminin singulier.
- “Quels que soient les résultats” → “résultats” est masculin pluriel.
- “Quelles que soient les raisons” → féminin pluriel.
En parallèle, le verbe “être” doit être conjugué au subjonctif. Donc “soit” au singulier, “soient” au pluriel.
👉 Petit rappel :
- “Quel que soit le cas”
- “Quels que soient les cas”
Et si vous avez plusieurs noms, accordez avec le genre et le nombre global. → “Quels que soient la position, le rôle ou la fonction” → masculin pluriel.
À moins que vous ne préfériez reformuler pour éviter l’ambiguïté. Dans ce cas, placez un nom masculin en premier pour faciliter l’accord.
4. Synonymes et alternatives : varier sans se tromper
Bonnes pratiques : enrichir son style sans perdre le sens.
Pour autant que vous souhaitiez éviter les répétitions, il existe des alternatives à “quel que soit” qui font le job.
👉 Synonymes utiles :
- “Peu importe”
- “Quelle que soit la manière” → “indépendamment de la manière”
- “Quelles que soient les circonstances” → “dans tous les cas”
- “Quel que soit le moment” → “à n’importe quel moment”
Ces tournures permettent de dire la même chose, parfois avec plus de fluidité. À l’instar de “peu importe”, elles peuvent alléger le style, surtout dans un texte long.
👉 Exemple en contexte :
- “Peu importe ton niveau, tu peux participer.”
- “Indépendamment de ton expérience, tu es le bienvenu.”
Mais attention : certaines alternatives ne conviennent pas à tous les registres. Dans un cadre professionnel, mieux vaut rester sobre. Dans un échange informel, on peut se permettre plus de souplesse.
5. Contextes d’usage : où et quand utiliser “quel que soit” sans faux pas
Conseil concret : adapter selon le registre et le public.
Dans les faits, “quel que soit” s’utilise dans des contextes variés — mais pas n’importe comment.
👉 En contexte professionnel :
- “Quel que soit votre profil, nous étudierons votre candidature.” → Ton formel, neutre, efficace.
👉 En contexte administratif :
- “Quels que soient vos revenus, vous pouvez prétendre à cette aide.” → Clarté et précision.
👉 En contexte familier :
- “Quelle que soit l’heure, préviens-moi.” → Ton complice, direct.
👉 En contexte littéraire :
- “Quelles que soient les épreuves, il gardait espoir.” → Style soutenu, évocateur.
👉 En contexte scientifique :
- “Quel que soit le protocole choisi, les résultats doivent être reproductibles.” → Rigueur et exactitude.
Dorénavant, gardez en tête que cette expression est polyvalente, mais exige une certaine rigueur grammaticale. Tant que vous respectez les accords et le subjonctif, vous êtes tranquille.
6. Les pièges à éviter (et comment les contourner)
Solution simple : vérifier systématiquement l’accord et le sens.
Au fil du temps, certains automatismes peuvent nous jouer des tours. Voici les erreurs les plus courantes — et comment les éviter.
❌ “Quelque soit ton avis” → Faux. ✅ “Quel que soit ton avis” → Correct.
❌ “Quelque soient les raisons” → Faux. ✅ “Quelles que soient les raisons” → Correct.
👉 Astuce :
- Remplacez par “peu importe” → si ça fonctionne, c’est “quel que soit”.
- Vérifiez le genre et le nombre du nom → accordez “quel” et “soit/soient” en conséquence.
Et si le doute persiste, reformulez. Par nécessité, parfois, mieux vaut contourner que forcer.