Introduction
“How are you?” au bureau, à la machine à café, sur Slack… d’une part ça s’enchaîne, d’autre part ça s’use. Passons à la pratique: des réponses prêtes et contextualisées.
Le speedrun social: 3 réponses prêtes en 3 contextes
“Mode avion activé” (version express)
- Ce qu’on croit: Il faut raconter sa vie ou paraître ultra-positif.
- Ce qui se passe vraiment: Souvent, on vous dit juste “salut” avec un vernis poli.
- Ce qu’il faut faire: Ayez un trio de réponses prêtes, puis enchaînez.
- Professionnel (couloir): “Good, thanks! Heading to the meeting, and you?”
- Ami (rapide): “Franchement, ça roule. Et toi, quoi de neuf?”
- Inconnu/service: “Doing well, thank you. How about you?”
Astuce: répondez en 3 temps — état simple + mini-contexte + relance. Par exemple: “Pretty good — wrapping up a project. You?”
La réponse pivot: dire quelque chose, sans se piéger
“Réponse + passerelle” (no spoiler)
- Ce qu’on croit: On doit être soit sincère à 100%, soit robotique.
- Ce qui se passe vraiment: On peut être vrai, sans tout étaler.
- Ce qu’il faut faire: Utilisez le format sandwich: bref état + micro-détail + pivot.
- Exemples concrets:
- Équilibré: “Not bad — a bit tired after a long week. You doing okay?”
- Positif mais humble: “Pretty good — learning a lot on this task. How’s your day going?”
- Neutre professionnel: “Can’t complain. Let’s catch up after the stand-up?”
En d’autres termes: dites “où vous en êtes” sans rentrer dans les coulisses. Par conséquent, vous gardez la main sur la profondeur.
Honnêteté dosée: ni TMI, ni masque figé
“Le curseur d’ouverture” (1–3)
- Ce qu’on croit: “How are you?” exige une vérité totale.
- Ce qui se passe vraiment: Le contexte fixe le niveau de détail.
- Ce qu’il faut faire: Choisissez un niveau, au plus tôt dans l’échange.
- Niveau 1 (surface): “All good, thanks!”
- Quand: couloir, Slack public, ascenseur.
- Niveau 2 (mesuré): “Could be better — deadlines piling up, but manageable.”
- Quand: collègue proche, pause-café, DM.
- Niveau 3 (authentique concis): “A bit overwhelmed today; could use a quieter afternoon.”
- Quand: personne de confiance, 1:1, ami.
De façon générale, ajoutez un filet de sécurité: “Happy to share more later if you want.” Quoi qu’il en soit, gardez le droit de dire non: “Thanks for asking — not ready to get into it right now.”
Les registres qui font pro (et humains)
“Business casual, mais humain”
- Ce qu’on croit: Au travail, il faut être lisse.
- Ce qui se passe vraiment: Le naturel maîtrisé gagne la confiance.
- Ce qu’il faut faire: Variez selon canal.
- Réunion (ouverture): “Doing well, thanks. Quick heads-up: I’ll keep it brief today.”
- Email: “I’m well, thanks for asking. Regarding your point…”
- Slack: “Doing okay! Heads down on the release.”
- Client: “Doing well, thank you. Looking forward to aligning on X.”
Sous un autre angle: “I’m okay, and excited about X” concilie transparence et momentum. Dans l’immédiat, visez clair, court, rassurant.
Quand ça ne va pas: parler vrai sans tout déballer
“On n’est pas des robots”
- Ce qu’on croit: Il faut toujours dire “fine”.
- Ce qui se passe vraiment: Dire “pas top” peut créer du lien, si c’est cadré.
- Ce qu’il faut faire: Nommer le ressenti + borne + demande (optionnelle).
- Exemples:
- Pro cadré: “A bit under the weather today — staying focused on priorities.”
- Ami: “Franchement, bof. Besoin d’une soirée off — on se capte demain?”
- Demande claire: “Could we move this to tomorrow morning? I’ll be sharper.”
À long terme, ce genre de clarté évite les malentendus. En fin de compte, c’est poser des limites sans dramatiser.
Culture et sous-entendus: lire entre les lignes
“Traduction simultanée”
- Ce qu’on croit: “How are you?” = vraie question.
- Ce qui se passe vraiment: Anglophones: souvent un salut. Français: plus littéral.
- Ce qu’il faut faire: Analysez 3 indices: relation, moment, lieu.
- Relation: inconnu → court; proche → possible d’ouvrir.
- Moment: début d’échange → salutations; après un événement → question sincère probable.
- Lieu: couloir/open space → bref; 1:1/salle dédiée → plus d’espace.
Pour faire court: si on marche, c’est un “hello”; si on s’assoit, c’est une invitation.
Liste récapitulative
| Mème | Conseil utile |
|---|---|
| “Mode avion activé.” | Ayez 3 réponses-pivot prêtes: état + mini-contexte + relance. |
| “Réponse + passerelle.” | Sandwich: bref état, un détail, puis une question pour avancer. |
| “Curseur 1–3.” | Adaptez la profondeur à la relation, au moment, au lieu. |
| “No spoiler.” | Dites la vérité sans détails sensibles; proposez d’en parler plus tard si besoin. |
| “Business casual.” | Au travail: court, rassurant, orienté vers l’action. |
| “On n’est pas des robots.” | Autorisez-vous “pas top”, avec borne et demande claire. |
| “Traduction simultanée.” | Chez les anglophones, c’est souvent un salut: ne sur-interprétez pas. |
| “Réponse-bouclier.” | Formule neutre quand vous n’avez pas l’espace: “Can’t complain. And you?” |
Sources: expérience linguistique et bonnes pratiques de communication interculturelle.
Conclusion
“Comment ça va?” n’est pas un boss final: c’est un tutoriel social. D’une part, vous pouvez choisir votre curseur d’ouverture; d’autre part, vous pouvez guider l’échange avec un simple pivot. Le meilleur conseil, c’est celui qu’on retient parce qu’on a rigolé en le lisant: préparez 3 réponses, placez un détail, relancez. Par exemple: “Pretty good — coffee finally kicking in. You?” De fil à aiguille, vous serez cette personne qui répond juste, sans bug, et qui met tout le monde à l’aise.