Elle a le verbe haut et le tweet rapide. Candace Owens ne fait pas dans la demi-mesure. Loin de la prudence des communicants politiques, elle balance ses convictions comme on jette un pavé dans la mare. Figure controversée de la droite américaine, soutien affiché du président Donald Trump, elle est autant adulée qu’honnie. Entre militantisme identitaire, entreprise médiatique et provocations virales, l’Amérique conservatrice a trouvé son égérie. Mais qui est-elle vraiment ?
Une trajectoire atypique, qui force le respect
Née en 1989 à Stamford, Connecticut, Candace Owens a grandi dans une famille afro-américaine modeste. Elle ne poursuit pas jusqu’au bout ses études en journalisme à l’université de Rhode Island, freinée par des soucis financiers. À vrai dire, ce premier revers semble avoir forgé son franc-parler et son opiniâtreté.
Avant de devenir l’épine dans le pied du progressisme américain, elle passe par le magazine Vogue, puis fonde Degree180, une plateforme de contenus. C’est en rejoignant Turning Point USA en 2017 qu’elle se fait remarquer : une jeune femme noire, décomplexée, qui rejette le Parti démocrate, c’est une aubaine médiatique. En 2018, elle crée BLEXIT, mouvement incitant les Afro-Américains à sortir du vote traditionnel démocrate.
Une pensée conservatrice sans langue de bois
Owens ne tourne pas sept fois sa langue dans sa bouche. Elle s’oppose à Black Lives Matter, rejette la politique sanitaire liée au Covid, critique l’avortement, et soutient les thèses climatosceptiques.
Elle affirme que « les Américains ne sont jamais allés sur la Lune », que les dinosaures « sont une fabrication scientifique », et relaye des propos transphobes et antisémites. En novembre 2024, ces sorties lui valent une interdiction d’entrée en Nouvelle-Zélande et en Australie, décision justifiée par « la propagation délibérée de contenus haineux et faux ».
Une machine médiatique bien rodée
Candace Owens, c’est aussi une présence numérique colossale. En 2025, elle cumule près de 7 millions d’abonnés sur X (ex-Twitter), et plus de 4,5 millions sur YouTube. Elle a animé pendant plusieurs années une émission sur The Daily Wire, avant de lancer sa propre plateforme indépendante en 2024.
En janvier 2025, elle publie la série Becoming Brigitte, où elle accuse Brigitte Macron d’être « née homme ». Théorie délirante, relayée depuis des sites complotistes français. Face au tollé, Emmanuel et Brigitte Macron déposent une plainte en diffamation aux États-Unis — une première pour un président français en exercice.
💰 Fortune et empire financier : elle ne vit pas d’eau fraîche
Owens n’est pas simplement bruyante — elle est aussi particulièrement lucrative. Selon plusieurs évaluations publiées en 2025, sa fortune se situe entre 8 et 12 millions de dollars, avec certaines sources évoquant jusqu’à 40 millions de dollars en tenant compte de ses actifs et revenus cumulés.
Ses principales sources de revenus :
- 📚 Livres : Son best-seller Blackout (publié chez Threshold Editions) continue de rapporter plusieurs centaines de milliers de dollars par an en droits d’auteur.
- 🎙️ Podcasts et vidéos YouTube : Ses contenus sont sponsorisés par des marques et soutenus par des mécènes conservateurs via Patreon et Locals.
- 💼 Conférences : Elle intervient régulièrement lors du CPAC, de conventions pro-Trump et d’événements internationaux, avec des cachets estimés entre 10 000 et 30 000 dollars par prestation.
- 👕 Produits dérivés : Elle commercialise des tee-shirts, casquettes, mugs aux slogans militants via sa boutique BLEXIT Store.
- 🏠 Immobilier : Elle possède des propriétés à Nashville, Floride et Californie, dont une villa estimée à 3,4 millions de dollars selon Business Insider.
- 🧮 Investissements : Elle aurait des participations dans des start-ups tech, ainsi que dans le réseau social Parler, que son époux George Farmer a dirigé.
En somme, Owens a su transformer sa parole en capital, avec un sens du marketing affûté comme une lame.
💍 Un réseau bien placé : entre famille, politique et influence
Mariée à George Farmer, fils de Lord Michael Farmer — ancien trésorier du Parti conservateur britannique — Owens évolue dans une galaxie trumpiste très connectée. Le mariage a eu lieu en 2019 au Trump Winery Hotel en Virginie, symbole éclatant de son proximité avec le président Donald Trump.
Trump, réélu en novembre 2024 et à nouveau investi en janvier 2025, continue de soutenir Candace Owens publiquement. Dans un entretien diffusé en mars 2025 sur Truth Social, il la qualifie de « brillante, courageuse, et essentielle au réveil patriotique ».
🔥 Une figure clivante qui ne lâche pas le morceau
Owens dérange. Pour certains, elle « secoue le cocotier » d’un paysage politique trop consensuel. Pour d’autres, elle alimente les extrêmes, légitime les fausses informations et polarise les communautés. Elle divise, indéniablement. Je me souviens d’un éditorial dans The Atlantic qui disait : « Owens n’est pas le produit du conservatisme classique, elle est celui du divertissement idéologique. »
Et pourtant, elle continue de grimper dans les sondages d’influence. En avril 2025, elle est citée comme l’une des 15 personnalités les plus influentes du camp républicain par Politico.
Conclusion : une bête de scène politique et médiatique
Candace Owens est tout sauf tiède. Elle avance tête haute, quitte à fendre la mer en deux. Si sa fortune continue de croître, ce n’est pas par hasard. Elle maîtrise les rouages du système médiatique, manie l’indignation comme d’autres manient la poésie, et bénéficie d’un soutien présidentiel affiché.
Alors, est-elle simplement une provocatrice ? Non. Owens est un symbole d’une droite américaine décomplexée, qui mise sur le clash autant que sur la conviction. Comme le dit l’adage : ce n’est pas la girouette qui tourne, c’est le vent qui change. Et pour l’heure, Owens semble souffler dans le sens du pouvoir.
📚 Sources consultées et vérifiées :
