Vous avez probablement déjà lu une phrase telle que « Le ciel semble menaçant » sans vraiment vous demander pourquoi on emploie le verbe sembler plutôt qu’un autre. À vrai dire, je me souviens qu’enfant, je trouvais que ces verbes–là avaient un petit air mystérieux, comme s’ils jouaient les entremetteurs entre le sujet et une caractéristique qu’on voulait lui prêter.
Qu’est-ce qu’un verbe attributif ?
Un verbe attributif établit un lien direct entre le sujet et ce qu’on appelle l’attribut du sujet, qu’il s’agisse d’un adjectif, d’un nom ou d’un groupe nominal. En somme, il sert à « attribuer » une qualité, un état ou une identité au sujet d’une phrase.
Verbes attributifs ou verbes d’état : nuances et distinctions
Il va sans dire que l’on confond souvent verbe attributif et verbe d’état. Pourtant, si tous les verbes d’état sont attributifs, tous les attributifs ne se limitent pas aux seuls états permanents. Un verbe d’état (ou statique) exprime un état durable : être, demeurer, rester, etc. Par contraste, un verbe attributif englobe également des verbes d’action qui, dans certaines tournures, « passent » à la fonction attributive, comme rendre ou appeler.
Catégorisation des verbes attributifs
À vrai dire, je ne pouvais plus m’y retrouver dans les cours de grammaire tant les terminologies varient. Pour faire simple, on distingue deux grandes familles de verbes attributifs :
- Les verbes essentiellement attributifs, ceux dont l’usage principal est de qualifier le sujet.
- Les verbes occasionnellement attributifs, des verbes d’action qui, dans un contexte précis, introduisent un attribut du sujet ou du complément d’objet direct.
Les verbes essentiellement attributifs
Ces verbes sont souvent appelés, dans le jargon, verbes d’état. Ils sont presque toujours suivis d’un attribut du sujet ; le retirer rendrait la phrase bancale. Parmi eux, on compte notamment :
- être
- sembler
- paraître
- devenir
- demeurer
- rester
- avoir l’air
- passer pour
- être considéré comme
Je me souviens de cette astuce toute simple : si vous supprimez l’attribut et que la phrase perd tout son sens, c’est bien un verbe essentiellement attributif.
Les verbes occasionnellement attributifs
Parfois, un verbe à l’origine d’action se transforme en lien attributif selon son usage. C’est le cas de :
- vivre (Ils vécurent heureux jusqu’à la fin des temps)
- sortir (Il est sorti furieux de la réunion)
- partir (Elle est partie rassurée après notre conversation)
- mourir
- revenir
- tomber
- naître
Ces tournures restent rares, mais utiles pour nuancer votre style et éviter la routine lexicale.
Comment reconnaître un verbe attributif ?
Pour distinguer un attributif, plusieurs techniques coexistent :
- Remplacement : si l’on peut substituer le verbe par « être » sans altérer le sens, c’est un attributif.
- Effacement : tenter de supprimer l’attribut ; si la phrase devient incorrecte ou vide de sens, le verbe est essentiellement attributif.
- Observation du complément : pour certains verbes, l’attribut se place après le complément d’objet direct plutôt qu’immédiatement après le verbe.
À vrai dire, pratiquer ces manipulations vous rendra presque infaillible pour identifier les attributifs.
Pourquoi maîtriser les verbes attributifs ?
Il va sans dire que bien manier ces verbes enrichit la langue. Ils permettent de préciser l’état ou la qualité d’un sujet avec finesse, tout en conférant à vos écrits une élégance grammaticale particulièrement appréciée en style soutenu. De plus, comprendre ces subtilités renforce votre lecture critique et vous évite de confondre un simple complément de lieu ou de temps avec un véritable attribut.
En somme, les verbes attributifs – qu’ils soient essentiellement ou occasionnellement tels – constituent une catégorie grammaticale incontournable. Leur identification et leur emploi judicieux vous garantiront des phrases toujours charpentées et expressives. Alors, la prochaine fois que vous hésitez entre « semble » et « frappe », souvenez-vous de ces clés et… attribuez le bon verbe au bon sujet !
