Pourquoi les cyclistes n’ont pas de barbe ?
Pourquoi les cyclistes professionnels choisissent souvent de se raser la barbe ou de minimiser la pilosité faciale peut sembler anodine. Ce choix est en fait le résultat d’une combinaison de facteurs pratiques, culturels et physiologiques qui influencent cette décision.
Facteurs aérodynamiques
L’un des motifs principaux pour lesquels les cyclistes préfèrent souvent se raser la barbe réside dans l’amélioration de l’aérodynamisme. En cyclisme, l’aérodynamisme est crucial pour optimiser la vitesse et réduire la résistance à l’air. « Même des améliorations mineures dans l’efficacité aérodynamique peuvent avoir un impact significatif », surtout dans des compétitions où chaque seconde compte.
Bien que la pilosité faciale ait un effet aérodynamique minime par rapport aux vêtements et à la position du corps, des études montrent que même de légers ajustements dans les détails peuvent contribuer à un meilleur flux d’air. Par exemple, selon une étude de Nick Hutchings publiée en 2020, un athlète bien rasé pourrait économiser jusqu’à 0,1 % d’énergie – un chiffre qui peut paraître négligeable mais qui, à haute compétition, peut faire la différence entre la première et la deuxième place.
Confort et gestion de la chaleur
Le confort est une autre raison importante. Le cyclisme, en particulier dans les courses de longue distance, soumet les athlètes à des conditions variées allant de la chaleur intense au froid mordant. Une barbe peut exacerber les problèmes liés à la gestion thermique du visage. « Dans des environnements chauds, une barbe peut retenir la transpiration », ce qui non seulement est inconfortable, mais peut également aggraver la déshydratation. À l’inverse, par temps froid, la sueur emprisonnée par la barbe peut geler, rendant l’expérience encore plus désagréable.
Hygiène et soin de la peau
Outre l’aspect physique, le soin de la peau est une considération non négligeable. « Les cyclistes passent de longues heures sous le soleil, exposés au vent et à la poussière », ce qui est dur pour la peau. Un visage rasé facilite l’application et le renouvellement de la crème solaire, indispensable pour éviter les coups de soleil et les dommages cutanés à long terme.
De plus, l’absence de poils facilite la protection de la peau contre les irritations et les infections dues aux bactéries et à la transpiration accumulée pendant les longues périodes d’activité physique intense.
Influence culturelle et traditionnelle
Historiquement, les cyclistes ont souvent arboré un look rasé qui est devenu une norme esthétique dans le sport. Cette tradition persiste en partie à cause de l’influence des générations précédentes qui ont établi un style visuel spécifique. Les cyclistes d’élite tels que Eddy Merckx et Jacques Anquetil ont été des figures emblématiques qui popularisaient ce style dépouillé. Porter une barbe pourrait donc être perçu comme allant à l’encontre des conventions établies, ce qui pourrait influencer la perception des sponsors et des médias.
Raisons psychologiques
Enfin, il pourrait y avoir des raisons psychologiques sous-jacentes. « Le fait de se raser peut être perçu comme un rituel », un moyen de se préparer mentalement à la compétition. Tout comme les athlètes ont des rituels avant les matches pour entrer dans le bon état d’esprit, le rasage pourrait renforcer leur concentration et leur détermination.
Conclusion
Ainsi, bien que l’absence de barbe chez les cyclistes puisse paraître anecdotique, elle s’explique par des considérations variées allant de l’aérodynamisme et du confort au soin de la peau et aux traditions culturelles. Alors, la prochaine fois que vous regarderez une compétition cycliste, vous saurez qu’il y a beaucoup plus derrière ce visage rasé qu’il n’y paraît au premier abord. Ces choix, bien qu’apparemment simples, sont en fait le résultat de stratégies complexes visant à optimiser la performance sportive
